A partir d’aujourd’hui, Grèce Hebdo présente une série sur le cinéma grec : son histoire, ses courants, ses réalisateurs, ses acteurs, sa place dans le monde.
  • Les débuts
C’est en 1897 que les Grecs font pour la première fois connaissance avec le nouvelle technique du cinématographe. Dix ans plus tard, la première salle du cinéma s’ouvre à Athènes et les salles de projection se multiplient rapidement. Les pionniers du cinéma en Grèce – et dans les Balkans – sont indiscutablement les frères Manakia (Giannakis et Miltos), nés à la fin du 19ème siècle dans la région de Grevena, actuellement en Grèce. Impressionné en 1905 par le tournage d’un film à Bucarest, Giannakis part pour Londres et achète une ‘Bioscop’, qui fut la première camera cinématographique dans les Balkans.
 
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Installés par la suite à Bitola (Monastir), les deux frères ont tourné, à partir de 1905, un grand nombre de films sur la vie quotidienne en Macédoine, à l’époque, province de l’empire Ottoman. Leurs archives sont d’une grande valeur historique. En 1914 fut produit le premier long métrage grec, Golfo, un mélodrame bucolique, basé sur une pièce de théâtre bien connue. Peu de films grecs sont produits par la suite. Notons Eros kai Kymata (Amour et vagues) de D. Gaziadis (1928) et Daphnis et Chloé d’Orestis Laskos (1931). Le premier film parlant, O agapitikos tis voskopoulas (‘L’amant de la petite bergère’, encore une romance bucolique), sort en 1932.
 
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Pour le reste, c’est l’accalmie jusqu’aux années ’40, quand deux films importants sont tournés pendant l’occupation: I foni tis kardias (Le cri du cœur) de D. Ioannopoulos en 1942 et Cheirokrotimata (Applaudissements) le premier film de Georges Tzavelas. Avec ces deux films, le cinéma grec atteint sa maturité. Les années ’50 voient le démarrage du cinéma grec avec environ 300 films tournés. Parmi eux, des films de qualité comme Magiki Poli (Ville magique, 1953) et O Drakos (L’Ogre d’Athènes, 1956), de Nikos Koundouros, Stella (1955) et To koritsi me ta mavra (La fille en noir) de Michalis Kakoyannis, I kalpiki lira (La fausse Livre d’or, 1955) de George Tzavellas.Dans les années ’60, le cinéma grec atteint son Age d’or. De 1955 à 1969, la Grèce fut le pays au monde à produire, proportionnellement au nombre d’habitants, le plus de films.
 
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Pendant plusieurs années, la production grecque s’est élevée à une centaine de films par an, avec un maximum de 117 films en 1966. Les genres cinématographiques les plus populaires de l’époque sont la comédie et le mélodrame. La comédie populaire se développa à partir de la fin de la deuxième guerre mondiale, et atteignit son apogée en 1955. La comédie fut influencée par le théâtre (les revues de cabaret, les variétés, les farces, les troupes de théâtre itinérantes), mais aussi, entre autres, par le cinéma étranger (la comédie italienne), la comédie grecque antique (Aristophane), le cirque, les foires et les spectacles de campagnes et le théâtre d’ombres et de marionnettes.
Le cadre de ces comédies s’articule autour d’un ensemble de stéréotypes des classes moyennes inférieures, comme l’on peut observer dans les films de cette période, tels que “La fausse Livre d’or”, ainsi que les films d’Alekos Sakellarios.
 
L’introduction de la télévision a conduit malheureusement à une chute vertigineuse de longs métrages depuis 1970, passant de quatre-vingt-dix films en 1971, à dix films en 1990 et 1992. [Sur l’histoire du film grec voir, entre autres, cinemainfo.gr en grec et en anglais.]