Pour la première fois depuis la libéralisation du marché audiovisuel grec en 1989, une procédure a été prévue pour l’octroi de licences à quatre chaînes télévisées. Côté gouvernement, cette procédure faisait partie du programme de la gauche (SYRIZA) qui a voulu  mettre de l’ordre voire rationaliser un marché où la régulation n’était jamais au rendez-vous. De plus, l’absence de procédures et de régles ne faisait que favoriser les rapports ambigus entre les hommes politiques, les médias et les banques et péreniser des craintes autour des phénoménes de corruption influençant le jeu politique en Grèce.  Face a tout cela, le gouvernement actuel a mis sur pied une procédure inédite dans un huit-clos sans précédent au sein du Secrétariat Général aux Médias et à la Communication qui a duré 70 heures.  Au bout du compte, cet appel d’offre a conduit à une somme totale de 246 millions d’euros, somme jugée très satisfaisante par le gouvernement. Le premier ministre Alexis Tsipras a promis que cette somme serait entièrement versée pour le soulagement des couches sociales les plus défavorisées.

Si le gouvernement ne cache pas sa satisfaction quant à l’aboutissement de cette procédure, le dossier de cette vente aux enchères est pourtant loin d’être clos. En effet, les partis de l’opposition et le syndicat des journalistes (ΕSIEA) dénoncent un bon nombre d’aspects de cette affaire qui vont des « entraves à la concurrence » aux licenciements des travailleurs, car les chaînes sans licence ne pourront plus être opérationnelles au bout de trois mois. Le côté juridique reste également ouvert car la légalité de la procédure est contestée auprès du Conseil d’Etat. Quoi qu’il en soit, rien ne sera plus comme avant pour ce qui est du paysage audiovisuel grec. 

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