Les dix-neuf ministres de la zone euro, réunis jeudi 21 juin à Luxembourg, se sont conclus sur les conditions de sortie de la Grèce de son troisième plan d’aide. L’accord, caractérisé tant par les officiels et par la presse internationale comme historique, ouvre la porte à un retour du pays sur les marchés financiers le 21 août, dix ans après le début d’une violente crise économique et financière. 

Plus en détails, l’accord prévoit, entre-autres, que la période de grâce durant laquelle le pays ne paiera ni intérêts ni capital sur 40 % de son stock de dettes sera allongée de dix ans. Athènes ne commencera à rembourser qu’à partir de 2032 (au lieu de 2022). De plus, la Grèce aura jusqu’à l’année 2069 pour rembourser l’intégralité des dettes contractées auprès du MES. Enfin, les créanciers ont décidé de constituer un filet de sécurité de 15 milliards d’euros au pays, activable si l’accès aux marchés devenait trop coûteux dans les vingt-deux mois suivant le 21 août.

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Euclide Tsakalotos, ministre des Finances de la Grèce, a déclaré que  l’accord d’allégement de la dette grecque trouvé par l’Eurogroupe indiquait clairement aux marchés que la Grèce avait tourné la page de la crise. “Je dois dire que le gouvernement grec est satisfait de cet accord. Nous considérons que la dette est maintenant viable. Nous pouvons maintenant avoir accès aux marchés. Mais en même temps, ce gouvernement n’oubliera pas ce que le peuple grec a traversé ces huit dernières années”, a-t-il ajouté.

Selon le Commissaire européen aux Affaires économiques et financières, à la Fiscalité et à l’Union douanière, Pierre Moscovici, ‘’La crise grecque s’achève ici. Nous sommes finalement arrivés au bout de ce chemin qui a été si long et si difficile. C’est un moment historique. Pour la Grèce, ce sont huit ans d’efforts et de sacrifices qui s’achèvent et un nouveau chapitre qui s’ouvre. Pour la zone euro, la conclusion du programme met un point final symbolique à une crise existentielle pour notre monnaie unique, une crise à laquelle elle a survécu. Nous avons mené à bien ce troisième programme grâce à la responsabilité et solidarité, et au respect des engagements de chacun.’’ De plus, dans une interview accordée au journal ‘’Les Echos’’, le commissaire a noté que ‘’ Les réformes qu’a conduites la Grèce étaient vitales. Elles se sont faites en échange d’une assistance considérable, d’un montant cumulé de 273 milliards de dollars. Le pays aurait connu une vulnérabilité plus grande encore hors de la zone euro’’.

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Le Directeur Général du Mécanisme européen de stabilité, Klaus Regling a, à son tour, a indiqué que l’accord marque ‘’ en effet, un moment historique pour tout le monde qui a été autour depuis le début.’’ ‘’Bien sûr, en juillet 2015, la Grèce était vraiment prête à quitter l’union monétaire, et si cela fut le cas,  il aurait eu de profondes répercussions sur la Grèce, mais aussi surr l’union monétaire dans son ensemble. Je tiens vraiment à féliciter la Grèce pour la conclusion de ce troisième programme. La solidarité de la zone euro envers elle en échange de toutes les réformes et de l’ajustement est sans précédent. C’est la plus grande solidarité que le monde ait jamais vue’’,  a-t-il poursuivi.

Pour le communiqué de presse officiel issu de l’Eurogroupe cliquez ici. (site en anglais)

 

m.o.

source photo de couverture: twitter.com/pierremoscovici

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