Le corps électoral grec est invité à  s’exprimer pour une troisième fois dans la même année après les législatives le 25 janvier dernier et le référendum le 5 juillet. Αlexis Tsipras a demandé un  nouveau mandat suite à l’ accord du 13 juillet avec les créanciers européens et après une réaction très forte au sein de son parti SYRIZA qui a conduit après la proclamation des élections à la scission et à la formation d’ un nouveau parti nommé Unité Populaire (Laiki Enotita).

Le paysage politique grec change de nouveau. L’application du nouveau mémorandum et la position de la Grèce au tissu européen (euro ou retour à la monnaie nationale) sont à l’ordre du jour. Dix-neuf partis politiques et cinq coalitions de partis ont affirmé leur participation aux élections du 20 septembre.  Au coude à coude dans les sondages, la Nouvelle Démocratie, parti principal de l’opposition, gagne du terrain alors que SYRIZA subit les conséquences de sa scission. Εn résulte la baisse de la popularité de Alexis Tsipras  qui avait pu auparavant au moment des négociations  accumulé un capital politique important, accompagnée de la montée de la pénetration chez les électeurs du nouveau chef de la Nouvelle Démocratie Evangelos MeimarakisCe dernier, cadre historique du parti de la droite, rassure par son profil conciliant et accessible en s’appropriant un discours « non-élitiste». Sans majorité absolue en vue pour quiconque se pose la question de la stabilité politique et des coalitions le lendemain des élections. Meimarakis se veut ouvert à une grande coalition regroupant également SYRIZA. Tsipras de sa part refuse cette version en voulant rompre avec les forces politiques de l’ «ancien régime» et en sachant qu’une coopération avec la droite ou avec d’autres personnalités politiques identifiées avec la gouvernance de ces dernières années pourrait approfondir la crise au sein de son parti.

A dix jours des élections anticipées  et suite à un débat télévisé hier soir qui a réuni les 7 chefs des partis politiques (à l’ exception du chef du parti néo-nazi de l’Aube Dorée), on attend un nouveau débat télévisé cette fois entre Tsipras- Meimarakis, le 14 septembre. Il reste également à voir si l’Aube Dorée va gagner de nouveau la troisième position et quelle sera l’étendue du vote de protestation et du taux d’abstention.