Suite à la chute des colonnels et après la mise sur pied de la Constitution de la Troisième République (1975), c’est la première fois que le corps électoral grec a été appellé dimanche dernier pour se prononcer par le biais d’un référendum  sur une «question nationale cruciale». Pour la première fois aussi au cours de l’histoire politique moderne, les Grecs n’ont pas décidé  pour la nature du régime (République ou Démocratie Royale) mais pour une thématique précise concernant les rapports de la Grèce avec ses créanciers. Le choix du «non»  avancé par le gouvernement de Tsipras a été approuvé à 61,3% contre 38,7% pour les partisans de « oui ». 

Force est de constater que le taux d’abstention (37,5) est à près pareil avec celui des éléctions législatives en janvier dernierhttp://www.referendum2015gov.gr/alors que le déplacement des électeurs vers d’ autres régions n’était pas évident  et «coutaît cher»  à cause des limitations imposées aux retraits bancaires. (60 euros par jour). La victoire du « non » est omniprésente dans l’ ensemble des 56 départements du pays. Les partisans du « oui » l’emportent uniquement dans les quartiers bourgeois au sud et au nord d’Athènes (Εkali, Filothei, Glifada), ce qui ajoute un paramétre de classe dans la lecture des résultats. A noter aussi les critiques adressées à certains médias privées pour leur attitude «pompeuse» en faveur de « oui » ainsi que l’échec de toutes les estimations de vote qui parlaient d’un résultat incertain voire serré. 


Le verdict populaire a été interprété, entre autres, comme une condamnation de l’ancienne classe politique dans son ensemble (tous les ex-premiers ministres à savoir Simitis, Karamanlis, Papandreou, Samaras se sont prononcés en faveur de «oui») et a conduit le chef de la Nouvelle Démocratie Antonis Samaras a soumis sa démission en quittant la tête du parti. 

Quant au premier ministre grec Alexis Tsipras,  il a affirmé que le verdict populaire ne constitue guère un mandat de rupture avec l’Union Européenne, mais il renforce la Grèce sur le plan des négociations avec ses créanciers.