Il ne fait aucun doute que le référendum constitue  en tant  qu’  instrument de démocratie directe partie intégrante de la culture politique contemporaine du monde occidental. Ceci s’affiche dans les Constitutions des Etats-membres de l’Union Européenne et vient souvent à enteriner des procédures  concernant le projet européen. Α rappeler à titre indicatif , le référendum en France et aux Pays-Βas en 2005 à l’ origine de l’ enterrement du Traité Constitutionnel et ensuite le vote en Irlande en 2008 pour le Traité de Lisbonne où la réponse a été  de nouveau «non», pour ne citer que les cas les plus récents.
Sur le plan national, la Grèce accéde à la voie référendaire déjà au XIXème siècle, en 1863 pour approuver l’arrivée du Roi Georges Ier à la place de Otto.
Le reste se déroule au 20ème siècle sur une période de 54 ans. Dans les six cas la question concernait le type du régime (monarchie ou république) et dans un cas l’adoption de la constitution. Deux des sept référendums ont été menés par des régimes dictatoriaux.
Plus précisément:
1920: Le nouveau gouvernement dirigé par Dimitrios Rallis annonce un référendum pour le 5 décembre sur la question du retour du roi Constantin Ier. Lors du référendum ne participe pas le parti des libéraux de Elefterios Venizelos qui venait de perdre les élections au milieu de la campagne d’Asie Mineure. Le retour du roi exilé est approuvé par 99%. Le résultat dérange les forces alliées: les alliés cessent de soutenir la Grèce offrant leur soutien à la Turquie. Le changement d’attitude des alliés est considéré comme l’un des facteurs déterminants  pour la catastrophe d’Asie Mineure.
1924: Le gouvernement Papanastasiou annonce un référendum pour le 13 avril avec la question de l’abolition de la monarchie. En faveur de la république votent  69,95% des électeurs et en contre le 30,05%.
1935: Le régime  de Georgios Kondylis convoque un référendum qui est resté dans l’histoire comme «le référendum truqué». La question était l’abolition de la République. Selon le résultat officiel, en faveur de la monarchie ont voté 97,88% des électeurs, tandis que le «non» a gagné juste 2,12%.
1946: Le gouvernement  annonce un référendum pour le 1er septembre. Les options étaient trois: pour ou contre le retour du roi et en faveur de la république. En faveur du retour du roi Georges II vote le 69%, contre le 20% et en faveur de la République le 11%.
1968: La junte militaire effectue un référendum le 29 Septembre sur un projet de Constitution élaboré par elle-même. Dans ce référendum-parodie, le «oui»  obtient un taux de 92,21% et le «non» 7,79%.
1973: La deuxième parodie de référendum de la dictature militaire a été tenue le 29 juillet. Les questions étaient liées à la réforme approuvée par la Constitution de 1968, l’élection du président (Georgios Papadopoulos) et vice-président (Odisseas Angelis) de la République pour un mandat de huit ans et l’abolition de la Monarchie. Ont voté en faveur 78,43% et en contre 21,57%
1974: Après la chute de la dictature, le gouvernement de Constantin Karamanlis effectue le 8 décembre  un référendum sur la question du régime. 69,2% des électeurs ont voté contre la monarchie et en faveur  le 30,82%. Le régime parlementaire est désormais le régime qui ne peut être soumis à aucune modification.   
Sur le plan constitutionnel, tel qu’il se précise après la modification de la Constitution de 1986, deux types de référendums sont prévus par la Constitution conformément à l’article 44 et la loi applicable: le premier concerne des “questions nationales cruciales” et présuppose l’accord d’ au moins 151 députés, tandis que le second concerne des projets de loi adoptés et requiert une majorité renfoncée des 180 députés.
       
Le Président de la République publie via décret le référendum sur des « questions nationales cruciales », suite la décision de la majorité absolue des députés (151), pris sur proposition du Conseil des Ministres.
       
Pour être considéré comme valide le résultat du référendum sur les questions nationales cruciales, le taux de participation de l’électorat doit atteindre au moins 40%, tandis que dans le cas d’un référendum sur les projets de loi adoptés  le taux de participation à l’urne devrait atteindre au moins 50%.


Peinture: Giannis Gaitis “Des gens devant l’Acropole”