Le prix Casanova 2015 vient d’être décerné à Vassilis Alexakis, pour son roman La Clarinette paru en début d’année aux éditions du Seuil. Il s’agit déjà de la deuxième récompense pour son dernier livre, après l’attribution du prix François-Billetdoux.

Le romancier, qui vit entre ces deux pays, la Grèce et la France, a commencé l’écriture de La Clarinette en grec, parce qu’il voulait écrire un livre sur la mémoire (sa mémoire qui la veut grecque) et la Grèce. Il a tenu surtout à parler de la crise économique profonde, qui a fait resurgir tous les «fleurs du mal» de la société du pays, à savoir  la xénophobie, le renforcement de l’extrême droite (l’Aube Dorée), la corruption politique, le pouvoir incontrôlable de l’Eglise orthodoxe.

Le drame de «la litote» pour ses compatriotes est au cœur du récit. La maladie inattendue pourtant de son éditeur, Jean-Marc Roberts (éditions Stock), renverse ses projets et le reconduit de nouveau en France et au français, pour établir un dialogue, réel et imaginaire en même temps, avec son ami, qui meurt d’un cancer à Paris. Il a écrit donc le livre en français et travaille actuellement la traduction grecque.

Il s’agit d’un livre sur la mémoire et l’oubli (l’auteur entend le son et il voit l’instrument mais il ne peut plus se souvenir du mot clarinette), sur le vieillissement et l’inéluctabilité de la mort, toujours dans le cadre de la crise économique grecque, qui a conduit toute une population à la misère. Comme il affirme avec une certaine ironie, Jean-Marc Roberts subissant un traitement intensif contre le cancer, «j’ai l’impression que l’Europe et le Fonds Monétaire International infligent un traitement analogue à ton pays. Mais il paraît que cela ne sert pas à grand chose». 




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