Chronis Missios, auteur populaire et fidèle militant de gauche, est mort le 20 novembre, à l’âge de 82 ans.
Né à Cavala, au nord du pays, il a eu une enfance difficile, marquée par la pauvreté. Pendant la seconde guerre mondiale, il a rejoint la résistance nationale. Il a lutté également avec l’armée démocratique durant la guerre civile (1946-9) et contre la dictature militaire (1967-74). En 1947, il a été condamné à mort et a passé la plupart de sa vie en prison, en tant que prisonnier politique, ou en exil, avant d’être libéré par l’amnistie générale de 1973.
 
Autodidacte, puisqu’il a quitté l’école en deuxième année de l’école primaire, il s’est initié à la littérature et a appris des langues étrangères lors de ses longues années d’incarcération. Il débute dans la littérature en 1985 avec “Toi au moins, tu es mort avant”. Ce livre autobiographique, écrit en langue populaire voire argotique, a connu un très grand succès en Grèce et a été apprécié tant par le public que par la critique. Traduit en français, il est selon le Monde diplomatique, une “narration des années terribles […], message de fidélité à tous ceux qui, résistants de gauche, vécurent héroïquement leur engagement, jusqu’au bout”. Par la suite, il a publié cinq autres récits.
 
Il a passé les dernières années de sa vie loin d’Athènes, se consacrant à des actions écologiques et ses rares interventions publiques ont constitué un point de référence pour l’opinion publique.