Un réalisateur unique et exceptionnel, voué au cinéma lyrique d’innocence, telle est la meilleure façon de commencer à parler de Dimos Avdeliodis, créateur bien aimé par le public grec pour son œuvre mais aussi pour sa propre attitude de vivre. Né sur l’île de Chios en 1952, Avdeliodis s’attache fortement à son lieu d’origine appréciant la vie rurale et les mœurs des villageois, source principal d’inspiration pour ses films. Ses études de philosophie, avant de se tourner vers les études de dramaturgie, ainsi que son caractère modeste montrent un réalisateur qui aime le cinéma de qualité sans pour autant céder à l’élitisme. Avdeliodis fait des films avec un budget minime pour les gens ordinaires en racontant leurs histoires et en les utilisant à la place des acteurs professionnels. Ceci constitue un ingrédient indispensable afin de capter l’authenticité des visages et des corps, ce qui nous permet de parler d’un cinéma purement “corporel”.
 
 
Réalisateur et à la fois acteur, scénariste, directeur artistique et metteur en scène au théâtre, Avdeliodis, commence sa carrière en 1982 avec un court-métrage (La concurrence déloyale) recevant le Prix de la critique au Festival du court-métrage de Drama. En 1986 il réalise son premier long métrage L’Arbre qu’on blessait, un film plutôt autobiographique tourné sur l’île de Chios traitant le sujet d’amitié et d’innocence à travers les aventures de deux garçons, sur un fond purement rural et pittoresque. Le film a reçu plusieurs prix, (prix spécial de l’association des critiques grecs de cinéma au Festival du cinéma grec 1986 ; Prix européen du jeune réalisateur à la Berlinale en 1987 ; Éléphant d’or au Festival de New Delhi) et a été sélectionné en 1987 lors de la Semaine de la critique, section parallèle du Festival de Cannes consacrée à la découverte de jeunes talents.
 
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Son film Les Quatre Saisons de la loi tourné aussi sur l’île de Chios en 1999, est une comédie sur la vie rurale et une allégorie sur l’histoire de la Grèce au cours des quarante dernières années. Avdeliodis réalise un film qui critique le mythe de la modernisation et de l’occidentalisation de la Grèce en décalage clair à la culture populaire grecque. Le film a reçu le prix FIPRESCI pour le meilleur réalisateur au Festival international du film de Thessalonique en 1999, le prix du public Don Quichotte en Berlinale en 2000 et a été aussi sélectionné pour participer au Festroia (2000), à la Viennale (2000) et au Festival international du film de Tokyo (2000). Ses films sont caractérisés par une nostalgie douce qui invite les spectateurs à retrouver l’innocence de leur enfance et tout cela dans une atmosphère particulièrement touchante.
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Avdeliodis est également metteur en scène de théâtre, réalisant des pièces qui traitent des textes des écrivains emblématiques de la littérature grecque tels que Georgios Vizyinos, Alexandros Papadiamantis etc. Fidèle à son amour pour tout ce qui vient de la culture populaire grecque, Avdeliodis a aussi réalisé une pièce de théâtre d’ombres, genre connu en Grèce sous le nom de Karagiozis.