Dimitris Kollatos est bien connu tant pour ses activités artistiques (réalisateur, metteur en scène, acteur et écrivain) si discutées, que pour son activisme politique.

Il commence sa carrière au théâtre au début des années 1960, quand il monte, pour la première fois en Grèce, ‘La Cantatrice chauve’ d’Eugene Ionesco, ‘La Fin de partie’ de Samuel Beckett et ‘La Chambre’ d’Harold Pinter. En 1962, il tourne son premier film, Athina Khi- Psi- Xi, un court métrage primé au Festival international du film de Thessalonique.

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Deux ans après, avec son dernier court métrage, I Elies (Les Olives, 1964), pour lequel il également écrit le scenario, il acquiert une place parmi les jeunes réalisateurs de qualité. Son troisième film, La mort d’Alexandre (1966), a remporté les prix de meilleur film, de scenario et de musique au Festival de Thessalonique. Cependant, ces deux films ont été interdits pendant des années, à cause des scènes non conformes à la moralité de l’époque.
 
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Pendant la dictature des colonels en Grèce (1967-74), Kollatos vit à Paris où, en tant que directeur du Théâtre d’Art, il monte 20 pièces de théâtre, dont La femme de Socrate et Philippe Pétain. En France, il réalise également deux films, Le banquet (1972), où il s’interroge sur l’homosexualité et l’amour et La France de Giscard (1985), dans lequel il approche la France giscardienne des années 1970 d’un œil critique, voire hérétique.
 
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Son retour en Grèce en 1975 n’a pas mis fin à son activité artistique. Parmi ses œuvres de l’époque, notons Aghios Prevezis (1982) sur la vie scandaleuse d’un évêque. En 1988, il réalise son film le plus connu, I zoi me ton Alki (La vie avec Alkis), avec lequel il concilie les Grecs avec l’autisme, film qui touche critiques et public. Père d’un garçon autiste lui-même, basé sur sa propre expérience, y montre les angoisses des parents des enfants autistes. Un autre film autobiographique, Kokkino triantafyllo sou ekopsa (Le rose rouge), sur sa vie après le suicide de sa femme et protagoniste de ses films, l’actrice française, Arlette Baumann, vient en 1993. Dans Alexandre et Aissé, en 1998, il traite l’amour entre un Grec et une Turque faisant aussi référence à la présence musulmane en Grèce. Avec son dernier film, I diathiki tou ierea Jean Meslier (Le Testament du curé Meslier, 2009 – vidéo), Kollatos aborde le sujet de la religion et du rôle de l’Eglise.

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Outre des pièces de théâtre, Kollatos a également écrit des poèmes, des récits, ainsi qu’un roman.

Ses œuvres ont été très souvent censurées, ou interdites, perçues comme scandaleuses. Son style cinématographique, marqué d’un réalisme étrange, a été souvent qualifié d’exagéré. Cependant, la vérité de ses images et de ses histoires reste incontestable.
 
Kollatos s’est activement impliqué dans la vie politique; en 1989 il tente d’être élu député européen, sans succès. En 2011 il lance une nouvelle initiative, l’‘Union des citoyens porte à porte’, afin d’exprimer à travers toute une série de happenings son mécontentement envers la classe politique actuelle.