Νé à Corfou en 1897, Giulio Caïmi a fait des études à l’école des Arts de l’Ecole Polytechnique, qui fut précurseur de l’Ecole des Beaux-arts d’Athènes. Jusqu’à la fin de sa vie en 1982, le théâtre d’ombres grec était sa passion inépuisable. Il est, d’ailleurs, considéré comme le premier chercheur qui a travaillé systématiquement sur le héros du théâtre d’ombres grec, Karaghiozis. Chercheur de la Bible et de la mythologie grecque, traducteur des textes médiévaux et orientaux, Caïmi était, de plus, un “érudit’’ de la tradition juive.

Sa bibliographie est très riche, avec 8 livres, 3 traductions et plus de 78 articles à des magazines et des journaux, de 1929 à 1978. Sa thématologie varie: du théâtre d’ombres aux questions d’art de l’Antiquité, de Byzance, du Moyen âge et de la Renaissance, des essais comparatifs à des textes de voyage, des contes, des textes sur la peinture, des critiques d’art et des articles sur l’architecture.

Dans les années ’20, il voyage à Rome et remplace son père dans le journal La Tribuna. C’est à ce moment précis qu’il rencontre le poète Angelos Sikelianos, l’auteur Nikos Kazantzakis et commence une longue et forte amitié avec Fotis Kontoglou. Sa rencontre, en 1932, avec le graveur allemand Hap Grieshaber et le peintre allemandKlaus Vrieslander mène à la publication en édition française du Karaghiozi ou la comédie grecque dans l’âme du théâtre d’ombres, 1935. Pour l’écriture du livre, Caïmi a voyagé partout en Grèce dans le but de connaître des marionnettistes et de rassembler des témoignages. Cet attachement à l’art du théâtre d’ombres s’explique par sa croyance que le théâtre d’ombres est la suite de la tradition antique.

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La plupart des ses œuvres sauvegardées sont des dessins. Selon des témoignages, Giulio Caïmi avait, également, créé plusieurs aquarelles qui dépeignaient ses impressions par ses voyages en Grèce, en Italie et au Moyen-Orient.  Pour lui, la peinture était une sorte de journal personnel. Via ses œuvres, il voulait mémoriser l’instant, les regards furtifs, le côtoiement éphémère. Les paysages qu’il peint créent la sensation d’un espace ouvert, où l’accent est mis sur l’expressivité de la couleur. Ses portraits sont réalistes et capturent des gens ordinaires.

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Yiannis Tsarouchis, souligne à propos du peintre: “Caïmi était très indépendant. Il m’a fait connaître Roza Eskenazi. Il m’a beaucoup appris sur Karaghiozis, mais encore plus sur l’art et la vie.” Pour Caïmi, l’art a un caractère national, laïque et s’inspire de la tradition folklorique de chaque lieu. Pour lui, la notion de ‘’grécité’’ se traduit par une continuité constante, le contraire étant le refus de l’histoire. La grécité de Caïmi est relative à l’esprit grec et non pas aux frontières géographiques de la Grèce.

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