En remontant lentement des grèves

Lasses au creux de l’été

Avec chapeaux de paille et parasols multicolores

Leurs enfants traînant à la suite des rayons, étourdis,

Ils raclent le sol de leurs sandales

Et s’égaillent parmi les fougères

Ou par les portails bleus

Entre les camions trapus à l’arrêt

Ou des motos qui s’abîment soudain dans les nuages

Et s’embranchent sur des voix de fil de fer

Qui se déploient depuis les haut-parleurs du café

Sur les assiettes vides et les verres

Et tournent en acrobates sur les sillons du disque noir.

 

Mais, dans cette foule qui enfle

Qui converge doucement vers les tavernes

Là où midi se concentre

Dans la dernière gorgée éteignant la cigarette dans le marc de café

Jaillissent de l’encre et virevoltent

Avec leurs immenses ailes toutes noires

 

Avec de petits drapeaux et des rayons en fil de fer

Riant, agitant des clochettes

Avec de lumineuses radios électriques

Et des coups de pédales dans la chaîne

Les enfants nerveux qui restaient débout jusqu’à tard

Et ont grandi dans la familiarité des machines

Ceux qui sont encore là pour déborder sur cette page

Voiliers d’un âge révolu

Qui voyagent ingouvernables et embrasés

Par les corridors incompréhensibles de la parole

Pédalant sans mesure vers le large

A attendre que chaque mot jette un éclair

Qui se tende sans aucun sens

Sur la corde de l’arc céleste.

 

Traduction: Kostas Nassikas et Démosthène Agrafiotis ‘’Anthologie de la poésie grecque 1975-2005’’ Ed. L’Harmattan

Peinture: Valsamakis Panos ‘’Composition’’

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