À Elèni Khalkoùssi
 
La brume tombe avec le soir.
Le bateau phare est hors de vue.
Sans m’avertir tu es venue
à la timonerie me voir.
 
Vêtue tout en blanc, tu ruisselles.
Je tresse en corde ta toison.
Dunedin. En cette saison,
la pluie sans cesse vous harcèle.
 
Le soutier, entre deux rasades,
nous surveille, l’air pas content.
Ne regarde pas par gros temps
les antennes : ça rend malade.
 
Le bosco maudit le brouillard,
on est encor loin de Manille.
Mieux vaut que peur et long cafard
le périscope et la torpille.
 
Va-t-en ! La mer est trop humide
pour toi. Tu n’as pas pu me voir :
je me suis noyé, hier au soir,
à mille milles des Hébrides.
 
 
Traduction: Michel Volkovitch
Peinture: Giannis Kottis ‘’Marin qui rêve’’
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