Quel est celui que tu attends marchant toujours penché
dans l’insouciance d’un septembre de miel
sans cesse on te dépasse mais reste le parfum
des kilomètres aux lumières des gares
et dans la tête les haleines chaudes et la mer.
 
Ils ne pourront jamais plus te voir
comme autrefois, dans les yeux ; et toi, écartant une à une
les branches du domaine pour voir la ville
tu ne verras nul signe au ciel d’automne
en t’éveillant dans le recueillement de la terre gelée
de l’espoir sale, de l’ivresse vulgaire.
 
Ils savent désormais pourquoi détournant les yeux
tu les nourris de drogues et tu daignes
les laisser perdre le restant de leur vie
mais cela suffit
et la musique peut bien se noyer dans le sang
car bouillonnent les bruits d’une ambiance d’hiver, moteurs, fumées
remue-ménage nouveau pour ton prochain départ
 
Nìkos-Alèxis Aslànoglou, Odes au prince, 1981, Anthologie de la poésie grecque contemporaine, nrf Poésie/Gallimard, 2007
Traduction du grec :  Michel Volkovitch
Peinrure:  Yiannis Tsarouchis, “Le septembre”, 1966 [source:nikias.gr]
Le poème original en grec sur notre page Facebook