Un nouveau musée emblématique, directement lié à un site archéologique, comme c’est déjà le cas pour Vergina, Delphes et Olympia, ouvrira ses portes au public en juin 2016. Il s’agit du musée d’Elefterna, situé dans le site archéologique homonyme Elefterna en Crète. Il occupe une superficie de près de 2000 m2 avec ses salles d’exposition, les entrepôts et les laboratoires. Parmi les pièces les plus intéressantes que le nouveau musée arbitrera, on peut distinguer des inscriptions qui datent de 500 av. J.-C., découvertes l’été dernier. Les objets exposés sont révélatifs de l’évolution de l’ancienne cité d’Elefterna, de ses périodes d’apogée mais aussi de déclin. Ils éclairent, en même temps, les différents aspects de la vie publique et privée, les pratiques religieuses et les coutumes funéraires. L’exposition comprend également des objets importés d’autres régions de la Méditerranée, objets qui pointent l’importance du commerce entre ces zones géographiques pendant l’antiquité.

Situé au cœur de l’île de Crète, à environ 30 kilomètres de Réthymnon, et dans les pentes du mont Ida, le site archéologique offre une vue magnifique sur la mer. La ville a des origines dans la période néolithique et jusqu’à la période byzantine, elle a traversé des périodes de croissance et de décroissance. Le temps avait complètement effacé ses traces, si bien que, lorsque le ministère de la Culture accorde en 1985 à l’Université de Crète la permission de fouiller, personne ne pourrait s’imaginer qu’un palimpseste, dont les imprimés géométriques, archaïques, classiques, hellénistiques, romains et byzantines protochrétiens témoigneraient d’une présence humaine constante dans la région depuis le troisième millénaire avant notre ère.

Le principal promoteur de l’ouverture du musée dans le même site archéologique est le professeur Nikos Stampolidis, un archéologue grec qui partage sa vie entre les fouilles en Crète etla gestion du Musée d’art cycladique à Athènes. Lors de l’inspection des excavations, depuis plus d’un quart de siècle, Stampolidis et son équipe ont découvert des centaines d’objets, vestiges et ruines des maisons et ont mis à la lumière les histoires inédites de beaucoup de gens enterrés, il y a 2800 ans, dans la nécropole Elefterna.

Le parc archéologique d’Elefterna est juridiquement protégé pour sa beauté naturelle unique; condition qui a été pleinement respectée lors des travaux archéologiques. ‘’Nous voulions qu’Elefterna devienne un modèle pour ce qui est  de la façon dont on présente un site archéologique. Nous sommes intervenus discrètement pour évacuer le bruit des voitures dans le but de préserver la pureté et de respecter la tranquillité du paysage. Presque tout ici est fait à la main et beaucoup par nous-mêmes, les archéologues et tous ceux qui travaillent dans l’excavation‘’, a précisé l’archéologue Stampolidis, tout en exprimant sa conviction que le projet de Elefterna va attirer un grand nombre de visiteurs chaque année.

Stampolidis a choisi deux symboles pour Elefterna et le musée: le premier étant une abeille d’or, qui se réfère au travail acharné de son équipe pour réaliser ce rêve et parce qu’on a trouvé les premières traces du culte de cet insecte dans les temps anciens. Et le second est un “bouclier” qui représente la tête d’un lion  et symbolise la force pour protéger les idées et les valeurs de cet effort.

L’exposition sera articulée en trois unités pour pouvoir accueillir les 15.000 découvertes.La première grande pièce sera dédiée à la ville et à son histoire à partir de 3000 avant notre ère et jusqu’à la période byzantine, la seconde aux coutumes et aux traditions de la ville et la troisième sera consacrée à la nécropole.

TAGS: archéologie | Culture | musée | patrimoine | tourisme