Né à Istanbul, Stelios Tatassopoulos (1908 – 2000) s’installe en famille à Athènes suite à la destruction des communautés grecques de l’Asie mineure en 1922. Il étudie le mime à Paris et en même temps, débute sa carrière en tant qu’acteur. Toutefois c’est la mise en scène qui gagne sa préférence, dans la mesure où en tant que metteur en scène dirige un total de 27 films, dont la majorité dans les années 1960.
 
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Ses premiers films témoignent d’un souci de critique sociale. La ‘Corruption sociale’ (Koinoniki sapila, 1932), film muet et le premier de ce genre en Grèce, porte sur le thème de l’exploitation des ouvriers et la fondation de premiers syndicats – un commentaire sur le syndicalisme grec sous la forme du documentaire. En 1952, il tourne le film ‘Terre noire’ (Mavri Gi) sur la vie dure dans les mines de l’île des Cyclades, Naxos. Le film a été tourné sur place avec la participation de nombreux villageois et d’amateurs. La ‘Terre noire’ est classée parmi les films précurseurs de la vague néoréaliste, en Grèce. C’est la première illustration de la vie des mineurs – témoignage des problèmes sociaux de l’époque, ainsi que commentaire sur la vie restrictive et les mœurs strictes de la vie villageoise.
 
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Le film ‘Femmes sans hommes’ (Gynaikes dichos andres, 1954), aussi connu sous le titre ‘Je t’attends toujours: L’île des vents,’ est inspiré de la vie des marins et la solitude de leurs épouses constamment en attente de leur rentrée qui d’ailleurs n’est que de brève durée. L’amour fait naturellement la force en s’imposant victorieusement vers la fin de l’histoire et finalement tout est bien aménagé. 
Malgré la simplicité du scénario, le film n’est pas sans qualités dramaturgiques et constitue le dernier tourné par Tatassopoulos dans la direction de la critique sociale et de l’éthographie. Toutefois, la réaction tiède du public vers ses premières œuvres pousse le réalisateur vers un cinéma plutôt commercial voire mélodramatique se trouvant un écho favorable au sein de la famille grecque moyenne.
 
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Pendant les années 1960-mi 1970, Tatassopoulos tourne une série de comédies bouffonesques. La satire est souvent présente, alors que son thème le plus fréquent est celui de petits vagabonds, qui arrivent finalement au bout d’aventures extravagantes, soit à trouver l’amour soit à améliorer leurs conditions de vie. En bref, Tatassopoulos reste l’un des réalisateurs préférés du spectateur moyen grec. Il convient pourtant à faire mention particulière au début de sa carrière marquée par la critique sociale et la forme néoréaliste.
 
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