Tu es là dans le fond et je t’entends chanter
Tu es le fond je reste dissimulé en toi;
Jusqu’à nous retentit l’harmonica
Qui garde dans sa main une serpe acérée.
Tout ce que je ne verrai pas affiche un rire moqueur
Des lampes au fluor éclairent mon sommeil;
Le sommeil un enfer et les draps tout en sueur
Je te mange tu me manges en dîner aux chandelles.
Ah combien les jours m’oppriment je les opprime
Me tourmentent les souvenirs et la colère;
Ô combien âpre le je t’aime sur une bouche étrangère
Ô combien fracturés mes rythmes et ses rimes
 
 
in Amour Obscur, Ed. Kedros, Athènes, 1977
 
 

Traduction © Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, Anthologie: Ce que signifient les Ithaques, 20 poètes grecs contemporains, 2013]

Peinture: “Un jour”, Aliki Rigou – nikias.gr

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