Constantin Cavafy (1863-1933). « Je suis de Constantinople par descendance familiale, mais je suis né à Alexandrie – dans une maison située dans la rue Seriph- ; Je dus la quitter très jeune et j’ai passé mon adolescence en Angleterre. Dès lors je retournai visiter ce pays en tant qu’adulte, mais pour peu de temps. J’ai aussi vécu en France. Pendant mon adolescence, j’ai passé plus de deux ans à Constantinople. Cela fait longtemps que j’ai visité la Grèce. Mon dernier emploi fut d’être un clerc dans un bureau du gouvernement au ministère des Travaux Publics en Égypte. Je sais parler l’anglais, le français, et aussi un petit peu d’italien». 
 
Voici un court texte autobiographique de Constantin Cavafy (1863-1933,) considéré comme le grand poète de la Grèce moderne et adoré par les amoureux de la poésie dans le monde entier. Ce grec de la diaspora, connu partout du moins pour son Ithaque, est un « historien-poète » du passé et du déclin de la Grèce antique mais aussi un homme aux désirs secrets et à la sensualité torturante sans pour autant céder au lyrisme et aux débordements. Par contre, comme vieux sage, il recourt souvent au didactisme pour « purifier » les règles du jeu social. Dans cette dernière perspective s’inscrit le poème Autant que possible.

 
Autant que possible
 
 Et si tu ne peux pas mener la vie que tu veux,
essaie au moins de faire en sorte, autant
que possible: de ne pas la gâcher
dans trop de rapports mondains,
dans trop d’agitation et de discours.
Ne la galvaude pas en l’engageant à tout propos,

en la traînant partout et en l’exposant
à l’inanité quotidienne
des relations et des fréquentations,
jusqu’à en faire une étrangère importune.

C.Cavafis, 1913. Traduit du grec par Dominique Grandmont.
Extrait de Constantin Cavafis, “En attendant les barbares et autres poèmes”, Paris, Gallimard, NRF Poésie, 2003.
Photo: Constantin Cavafy, Source: Cavafy Archive | Onassis Foundation, 2013
 
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