Andreas Kalvos: Vers Samos (Is Samon) 
 
Ode IV de Lyrique (Fragment) 
 
(Traduction de Dominique Grandmond)

Andreas Kalvos, né à Zakynthos, en 1792 passe son enfance à Livorno. En 1812, il fait la connaissance d’Ygo Foscolo qui l’ initie au libéralisme politique tout en lui exerçant une influence considérable sur le plan esthétique et linguistique. En 1824, à Genève, Kalvos publie “La Lyre”, dix odes patriotiques, et en 1826, à Paris, “Les Lyriques”, dix autres odes.

Ces œuvres constituent les seules de Kalvos dans la poésie grecque, écrites dans une langue épurée, mélangée avec des expressions archaïques. Le contexte historique lié à la Révolution grecque affecte son inspiration. Malgré le fait qu’il souhaitait écrire pour sa patrie, Kalvos était en effet éloigné de la réalité grecque, de la tradition et de la langue, puisqu’il a vécu plus de vingt ans à l’étranger. Il est mort en 1869.

 
Que ceux sur qui s’appesantit 
 
de la peur la main d’airain 
 
désormais soient, puisqu’ ils le veulent 
 
esclaves. Sans le courage et sans l’audace 
 
il n’y a plus de liberté. 
 
C’est d’elle (et la légende cache 
 
toujours sa part de vérité) qu’Icare
 
 a pris ses ailes. Et s’il tomba 
 
dieu aile, s’il eut pour finir 
 
la mer pour tombeau. 
 
C’est de plus haut qu’il est tombé 
 
et devant mourir, mourut libre 
 
tandis qu’à devenir victime 
 
funeste d’un tyran, crois-le 
 
terrible est la tombe 
 
Mais toi, Muse, tu la connais 
 
la mer Icarienne- Patmos 
 
et, radieuse, Kalymnos 
 
qui nourrit sans fin ses abeilles 
 
de fleurs immoissonnée.