Constantin Giannaris, né en 1959, en Australie, où ses parents grecs avaient immigré, réalise des films qui combinent la noirceur avec la tendresse et la vivacité. Il a grandit à Athènes et a fait des études d’économie, d’histoire et de philosophie en Angleterre, où il a commencé sa carrière, dans les années 1980, en tournant des courts métrages. Ces premières œuvres ont reçu par la suite des prix importants dans divers festivals internationaux tels que Berlinale, Festival de film de Chicago, Festival de Drama etc.
 
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Dans les années 1990, Giannaris rentre en Grèce et réalise son premier long métrage Trois pas vers le paradis (1995), sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes. Mais le film qui a rendu Giannaris célèbre au public grec, c’est le film Du bout de la ville (1998) – connu également en français sous le titre Garçons d’Athènes – racontant l’histoire des Pontiques, des immigrés d’origine grecque venus des pays de l’Ex-URSS qui ont été mal accueillis par la société et traités comme des citoyens de deuxième classe. Le film a reçu le premier prix de mise en scène au festival de Thessalonique ainsi que le prix des critiques pour son regard vif et pénétrant.
 
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En 2001, il réalise le film Un Jour d’Août qui raconte l’histoire d’un jeune voleur qui découvre les secrets des personnes qu’il cambriole. L’histoire se passe le quinze août, le jour où de nombreux Grecs font un pèlerinage à la Vierge-Marie, en attendant un petit miracle. Giannaris, à travers un récit parallèle, pénètre dans les pensées secrètes des protagonistes et nous révèle les petits et grands miracles survenus dans leur vie. Le film a remporté le prix des critiques au festival de Thessalonique, le prix de scenario au festival Troia et a participé en compétition officielle au festival de Berlin.
 
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Son film suivant, l’Otage (2005) est inspiré d’une attaque d’un bus dans le nord de la Grèce par un jeune émigré albanais qui a gardé des passagers en otage, avec une fin tragique. Dans ce film Giannaris joue vraiment avec le feu dans son effort d’associer la fiction et la réalité en imaginant tout ce qui est arrivé dans le bus. Le film a également remporté des prix en Grèce et à l’étranger. Son dernier film, Homme à la mer (2011), raconte l’histoire d’un capitaine de navire grec qui recueille des enfants iraniens, réfugiés, errants en mer sur un petit bateau.
 
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Bien que Giannaris raconte dans ses films la vie et les problèmes des immigrants, il ne souhaite pas être caractérisé comme le metteur en scène marginal de l’immigration. Il décrit tout simplement les changements de la société grecque n’étant plus considérée comme le paradis de la petite bourgeoisie se trouvant devant une nouvelle réalité plus dure et violente. Le réalisateur se dit influencé par la vision politique du genre du documentaire ainsi que l’esthétisme. Il est également préoccupé par la situation actuelle politique et économique difficile faisant des projets pour son prochain film.

 
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