Nous, donc, nous n’avons jamais
Marché en terrain sûr.
Nous, nous n’avons jamais goûté
Une journée souveraine.
D’éternelles urgences pèsent sur nous.
Nos amours, la mort les avait aimées
Avant leur naissance.
Et nous, nous étions insolents en espérant,
Nous sortions de notre rang
En élevant de papiers.
Même nos petites joies, un malentendu.
La fête au loin.
Très loin, comme une trouble éventualité;
Comme une cité au-dessus de la mer.
 
Cette vie n’était pas, semble-t-il, à notre mesure.
 
Traduction © Marie-Laure Coulmin Koutsaftis, Anthologie: Ce que signifient les Ithaques, 20 poètes grecs contemporains, 2013]
Peinture:  Spyros Vasileiou ‘’Soleil d’or’’
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