George Melissaropoulos (www.meliss.gr) est né en 1981. Il a étudié l’animation et l’illustration à Londres puis s’est spécialisé en animation 3D et en arts multimédia. Il a travaillé pour des agences de pub et des maisons d’édition en tant qu’illustrateur en Grèce et en Grande-Bretagne. Il travaille actuellement comme animateur et illustrateur BD et vidéo.

GrèceHebdo s’est adressé à l’auteur* à l’occasion de la parution en français, par les éditions M’édite, de sa dernière BD ‘’Nom de Zeus – la crise grecque vue de l’Olympe’’.

Les dieux de l’Olympe en pleine crise grecque actuelle? Parlez-nous de ce vécu de nos dieux olympiens?
Dans Nom de Zeus – la crise grecque vue de l’Olympe, les dieux grecs découvrent qu’ils ont vidé les caisses et que la faillite menace. Ils cherchent alors un moyen de réduire leur train de vie ou de trouver des fonds en taxant les humains… C’est un jeu de pouvoir : le Dieu Monétaire International (comme je l’appelle dans mon album) veut forcer les dieux grecs à lui rembourser leurs dettes. Le jeu est serré…il faut faire vite avant qu’il ne soit trop tard pour la civilisation grecque. C’est ce que nous avons vécu récemment.

Parmi les personnages de votre album BD, quel est votre personnage préféré ?
Je les aime tous: ils symbolisent l’esprit grec…mais j’ai un faible pour Hermès (ça doit se lire entre les lignes de mon album, non ?): il est le dieu du commerce et le messager des dieux. Il est intelligent, doté d’un cœur gros comme ça et, surtout, il aime régler les problèmes, trouver des solutions, essayant toujours de rétablir l’équilibre entre les dieux et les humains. Une belle philosophie.

La mythologie a-t-elle encore sa place aujourd’hui ou est-elle un vestige du passé voué à l’oubli ?hermes celebrate
Selon moi, il reste une place pour chaque saga, et plus particulièrement quand elle relève de la mythologie. Si l’on relit les récits mythologiques, ils constituent une cosmogonie dans le sens où ils racontent la naissance du monde et des hommes. Nos faits et gestes d’aujourd’hui en sont l’illustration : chaque récit mythologique relève de plusieurs interprétations. Il faut lire entre les lignes pour découvrir la Vérité de chaque récit et la lumière jaillit alors. Les mythes c’est la culture. Ils sont partie de chaque civilisation et, pour aller plus loin, nous devons faire durer les mythes, les entretenir et trouver nos propres voies pour les transmettre à la nouvelle génération. Je crois que, dans Nom de Zeus – la crise grecque vue de l’Olympe, j’ai usé d’une approche nouvelle mais sans toucher au cœur du mythe. J’espère que vous lirez cet album avec plaisir.

Nom de Zeus – la crise grecque vue de l’Olympe transpose la crise grecque au temps des dieux. Elle permet en même temps de découvrir la mythologie grecque – pour ceux qui ne la connaissent pas – et de se rappeler l’apport extraordinaire de la Grèce à la civilisation – pour ceux qui l’auraient oublié! Les dieux de la mythologie, par leur insouciance, ont vidé les caisses. Ils ont tout claqué: Zeus pour ses sirènes, Déméter pour l’agriculture bio, Aphrodite pour se faire belle… Arrive le dieu national monétaire – alias DNM – qui veut les ‘’ aider’’ à rétablir la situation financière de la Grèce et qui menace de confisquer l’Acropole si les finances ne sont pas assainies fissa.

Hermès se lance alors dans une quête désespérée pour sauver la Grèce, si possible sans DNM, et sauver les dieux dans la foulée. Car la colère du peuple gronde et certains n’hésitent plus à remettre en cause leur existence…
Cet album, plein d’auto-dérision et d’humour, est aussi l’occasion de rappeler que la Grèce a donné au monde une grande civilisation.

* Entretien accordé à Maria Oksouzoglou

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