La récente réforme des colleges a mis en difficulté l’enseignement du grec ancien comme d’ ailleurs du latin dans le systéme éducatif français. Langues mortes et donc inutiles? L’helléniste Pierre Judet de  La Combe se prononce dans son livre «L’avenir des anciens»catégoriquement en faveur des humanités, ce qui n’est pas rare dans les milieux savants. Toutefois, il se démarque d’un discours dominant faisant du grec un outil identitaire qui permet à l’Europe dans son ensemble de retrouver ses origines supposées. Ce n’est pas donc un retour vers un début historique commun, un marqueur identitaire, mais plutôt un exercice spirituel qui demande l’étude des Anciens pour nous apprendre de penser autrement à une époque marquée par la penurie linguistique induite par l’univers de l’Internet. Penser diffèrement, penser autrement grâce au grec et au latin, voilà l’incitation de l’auteur qui reconnaît que ni les civilisations orientales, ni les civilisations afriçaines n’ont pu susciter dans l’Antiquité ce “choc”, ce bouleversement profond dans les esprits et les âmes invitant nos sociétés modernes et contemporaines à raisonner et à sentir differement. 
 
L’essai illustre son propos par un exercice de littérature comparée centré sur les premiers vers des trois grandes épopées antiques: l’Iliadel’Odyssée et l’Enéide. L’épopée conitnue à vivre dans la culture populaire de nos jours selon l’auteur quelques soient les nouvelles recherches des formes dans l’univers de l’expression humaine. Pierre Judet de la Combe, directeur d’études à l’Ecole desHautes Etudes en Sciences Sociales, s’est spécialisé dans l’herméneutiquede latragédie grecque; son travail porte en particulier surEschyleet la poésie grecque archaïque (Hésiode,Stésic) mais aussi sur l’histoire de laphilologieet l’avenir de l’éducation enEurope.