On s’est rencontré à Poems and Crimes, l’espace culturel de la maison d’éditions Gavriilidis, où il était invité par l’institut Lexi-logos pour parler de son œuvre riche, traduite en plusieurs langues étrangères. La soirée s’est révélée en voyage délicieux à travers les villes et les personnages de ses livres bien-aimés. Petros Markaris, le maitre du roman policier grec contemporain a répondu à nos questions. 

 

1. Que signifie pour vous la traduction de votre œuvre en d’autres langues ? Y-a-t-il quelque chose qui se perd par cette démarche? 

 

D’abord il est très important pour chaque écrivain que son œuvre soit connu au delà de sa propre langue. Il ne s’agit pas seulement que l’œuvre soit appréciée mais qu’elle soit intéressante pour un large public. 

 

En ce qui concerne la traduction, je suis traducteur moi-même et je sais que dans chaque traduction, même dans la plus achevée, certains détails sont perdus. 

 

2. Comment le roman policier peut-il cerner voire parler de la crise actuelle? 

 

Il y a eu une révolution dans le roman policier européen pendant les années 80. Ça a commencé en Suède après l’attentat contre le premier ministre suédois Oulof Palme suivi par le roman policier de l’Europe entière après la chute des régimes socialistes en 1989. 

 

Le roman policier européen a cessé d’être une lecture légère. Il est devenu de plus en plus un roman social et parfois politique. 

 

Alors c’est évident que le roman policier est un genre très efficace pour s’occuper avec les problèmes et les douleurs de la crise contemporaine.

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3. ”Dans un roman policier, la ville est un protagoniste à part entière ” avez-vous dit récemment au cours d’une conférence. Quelles sont les caractéristiques propres à Athènes qui font de cette capitale un personnage de roman ? 

 

La ville comme protagoniste n’est pas une invention de moi. Il s’agit d’une caractéristique du roman policier méditerranéen. C’est la même chose avec Manuel Vasquez Montalban et Barcelone ou Jean-Claude Izzo et Marseille pour donner deux autres exemples. Ian Rankin et Edinburgh est un exemple hors de la Méditerranée. Il s’agit de raconter une histoire qui ne pourrait que se dérouler dans la ville spécifique, dans laquelle est le située. On ne peut pas imaginer les romans du Jean-Claude Izzo hors de Marseille. Comme le personnage du policier ou du détective est différent dans chacun des auteurs du roman policier, c’est ainsi avec les villes.

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