La Galerie nationale d’Athènes présente, dans son annexe de Nauplie, l’exposition « Liberté » consacrée à l’œuvre de la célèbre peintre Maria Filopoulou. L’exposition reflète la volonté constante de l’artiste de créer des scènes méditerranéennes et des environnements naturels intimes, célébrant l’harmonie de la nature, immergée dans la lumière et le rythme.

Après avoir étudié auprès de Leonardo Cremonini à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris (1984-1988), Filopoulou a commencé à explorer les intérieurs naturels – des compositions géométriques qui ont marqué le début de sa recherche d’une approche plus libre et plus intuitive de la peinture. Cette pratique a progressivement évolué vers des paysages immersifs qui mettent en avant le dialogue entre l’art et la nature, la mer et l’eau apparaissant comme des motifs centraux.

Nageurs sous-marins

Ses sujets – retraites côtières intimes, passagers de ferry et nageurs – révèlent une profondeur émotionnelle et des impressions éphémères, faisant écho aux traditions de la peinture de paysage française ainsi qu’aux influences modernistes. En accordant une attention méticuleuse aux sensations visuelles et à l’harmonie des couleurs, Filopoulou invite le public à réfléchir à leur lien personnel avec le monde naturel.

Syrago Tsiara, historien de l’art et directeur de la Galerie nationale, observe que le motif des baigneurs est présent depuis longtemps dans l’histoire de l’art. La relation entre le corps humain et l’eau représente un défi artistique intemporel, qui implique un jeu nuancé de couleurs, de composition et de lumière.

Coucher de soleil

À l’époque du modernisme européen, les artistes ont dépassé la représentation académique, souvent détachée des thèmes mythologiques ou orientalistes, pour réaffirmer la valeur artistique du nu. Cette évolution a mis l’accent sur le sens de la liberté, l’expérimentation de la structure, du style et de la morphologie, et a cherché à reconnecter le corps humain avec le monde naturel sur la base de nouveaux termes esthétiques et conceptuels. Le nu, autrefois confiné à des lectures symboliques ou érotiques, a été redéfini comme une forme plastique dans l’espace, à la fois sensuelle et formelle.

En référence à la pratique de Filopoulou, Syrago Tsiara souligne la passion, la précision technique et l’engagement permanent de l’artiste à l’égard du langage visuel qu’elle a choisi. S’inspirant du réalisme photographique, de l’esthétique publicitaire, de la culture visuelle urbaine et de l’imagerie cinématographique, Filopoulou crée des images fascinantes d’une utopie arcadienne postmoderne, soulignant l’importance culturelle de la représentation du corps nu dans une coexistence harmonieuse avec le monde naturel.

Dans ce contexte, la figure nue apparaît comme un symbole concret d’innocence et de pureté naturelle – une image idéalisée d’êtres humains libérés des contraintes sociales et de la pruderie. Ces personnages habitent un monde imaginaire où ils s’abandonnent de manière hédoniste à la lumière du soleil et embrassent la liberté élémentaire de la vie au sein de la mer et de la nature.

L’exposition Liberté résume l’engagement intime de Filopoulou avec le monde naturel, exprimé à travers des œuvres vives et sensorielles qui font le lien entre le paysage et l’expérience vécue. Baignées dans des teintes vibrantes de bleu, de vert et de jaune, les compositions de Filopoulou captivent le public grâce à un travail de pinceau complexe et à une palette lumineuse qui leur confère une résonance spirituelle et métaphysique. Motivée par une volonté intérieure d’expression rédemptrice et autoréflexive, elle construit des compositions dynamiques qui équilibrent les juxtapositions autorisées et interdites, générant ainsi une tension expressive et une profondeur émotionnelle. Ces surfaces révèlent les forces invisibles de la nature, éveillent des souvenirs personnels et invitent à la contemplation.

Dans ses représentations de cascades, de piscines et de bassins naturels, Filopoulou utilise la résonance chromatique et symbolique du bleu pour immerger le spectateur dans les énergies invisibles du monde naturel. Sa pratique s’étend à la sculpture, où elle modèle des baigneuses nues avec une sensibilité et une précision sculpturales raffinées. À travers ce médium, elle s’efforce de distiller et d’élever l’essence de la nature. La présence volumétrique de ses figures fait écho aux textures, aux formes et à la lumière changeante du monde naturel, renforçant son dialogue permanent avec l’environnement, qui évoque les textures, les contours et la lumière changeante inhérents aux environnements naturels, soulignant son dialogue permanent avec l’environnement.

Texte original: GreekNewsAgenda

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