Le château de Clermont ou Chlemoutsi est une forteresse médiévale construite par Geoffroi Ier de Villehardouin vers 1220 dans le Péloponnèse, afin d’assurer la protection de la principauté d’Achaïe (1205-1432). GrèceHebdo.gr revisite l’histoire de ce château impressionnant qui etait la principale fortification des francs dans la région.

Le château impressionnant de Chlemoutsi est l’un des mieux conservés de Grèce. Situé sur une colline près du village de Kastro, à proximité de Kyllini, il servait de résidence de Geoffroi Ier de Villehardouin (vers 1169 – vers 1228) et de forteresse défensive stratégique protégeant à la fois la capitale de la principauté, Andravida et son port, Glarentza ou Clarence (Kyllini), avec une vue magnifique sur la plaine d’Elis,  la mer ionienne et les îles de Zante et Céphalonie.

Initialement appelé Château Clermont, les voyageurs se référaient à cette structure incroyable comme château Tornese alors que les Byzantins l’appelaient Chloumoutzi. En raison de son emplacement stratégique, l’imposante forteresse gardait la capitale Andravida, le port de Glarentza et, bien sûr, le palais de la Maison de Villehardouin qui était situé dans ses murs.

Geoffroi Ier de Villehardouin (vers 1169 – vers 1229), un noble français originaire du comté de Champagne qui prend part à la quatrième croisade, succède à Guillaume de Champlitte comme prince d’Achaïe (1209/1210 – vers 1228).

Pour réaliser la construction du château, Villehardouin entra en conflit avec le clergé catholique d’Achaïe afin d’assurer les ressources nécessaires . Le nouveau château est nommé “de Clermont”, d’où Chlemoutsi en grec par adaptation, tandis que les Vénitiens l’appelent plus tard Castel Tornese car on croyait à tort que l’atelier monétaire de torneses était situé ici.

Entre 1220 et 1223, Geoffroi  de Villehardouin élève le château dans le but de protéger le port voisin de Glarenza (aujourd’hui Kyllini), situé au nord, ainsi que la ville d’Andravida à l’est (qui était alors la capitale de la partie nord-ouest de la principauté d’Achaïe.

Après la mort de Guillaume de Villehardouin vers 1278, une période de troubles s’ensuivit  et d’intenses conflits pour la succession à l’hégémonie éclatèrent. Ainsi, la principauté décline progressivement et Chlemoutsi devient l’objet de revendications entre divers nobles. Le château devient une prison et entre autres, Marguerite d’Akova y est emprisonnée, car elle est considérée comme responsable de la revendication de la Morée par Ferdinand de Majorque et de l’arrivée des Catalans qui occupent le château en 1315. Par la suite Chlemoutsi est reprise par les francs jusqu’au début du XVe siècle, date à laquelle elle passe aux mains de  Carlo Tocco, comte de Céphalonie et despote d’Épire.

En 1427, le château passe pacifiquement à Constantin Paléologue qui l’utilise comme centre militaire et administratif après son mariage avec la sœur de Carlo Tocco, Maddalena. En 1460, le château passe aux Ottomans, puis aux Vénitiens en 1687, qui le conservent jusqu’en 1715, date à laquelle il repasse aux mains des Ottomans.

Chlemoutsi reste sous domination ottomane jusqu’à la Révolution de 1821 et subit d’importants dommages lors du bombardement en 1826 par Ibrahim, ce qui suggère que le château a joué un rôle important pendant la guerre d’indépendance grecque.

Situé aujourd’hui dans la localité de Kástro-Kyllíni, le château Chlemoutsi reste l’une des forteresses les plus importantes et les mieux préservées de Grèce, constituant un excellent exemple d’architecture fortifiée de l’époque franque dans le Péloponnèse.

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M.V.

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