L’île de Délos  constitue un véritable témoignage des civilisations du monde égéen pendant trois millénaires. Au cours de la période paléochrétienne, c’était le siège de l’évêché des Cyclades, qui contrôlait les îles de Mykonos, Syros, Serifos, Kythnos et Kéos. À partir du 7ème siècle av. J.-C. jusqu’au moment de son pillage par Athénodoros, Délos fut l’un des principaux sanctuaires panhelléniques. La fête des Déliens, qui avait lieu tous les quatre ans, en mai, jusqu’en 316 av. J.-C., et qui célébrait la naissance d’Artémis et d’Apollon, comportait des compétitions gymniques, équestres et musicales, des danses, des spectacles de théâtre et des banquets.

L’Établissement des Poséidoniastes à Délos en Grèce. Source: Bernard Gagnon/Wikimedia Commons

Le  sanctuaire d’Apollon

Sur l’île, tout gravitait autour du sanctuaire d’Apollon qui était le siège de l’amphictyonie des Ioniens. Naxiens, Pariens et Athéniens se disputèrent le site jusqu’au triomphe de ces derniers sous Pisistrate (vers 540-528 av. J.-C.). Les Athéniens ordonnèrent alors la première purification du site. En 454, le Trésor de la confédération délienne, qui avait remplacé l’amphictionie, fut déplacé à Athènes. En 426, un second décret de purification interdit de naître ou de mourir à Délos. Les femmes enceintes et les personnes proches de la mort devaient être transportées dans l’île de Rhénée.

Cette décision, motivée par des considérations religieuses, ne manquait pas cependant d’arrière-pensées politiques. En 422 av. J.-C., les Déliens furent déportés en masse pour accroître l’emprise athénienne sur l’île. À l’exception de quelques courts sursis ou accords ponctuels, leur exil dura jusqu’en 314, lorsque Délos reprit son indépendance de principe. L’île devint un port méditerranéen cosmopolite très important, brassant un trafic considérable au cours des IIe et Ier siècles av. J.-C., époque au cours de laquelle sa population est estimée à 25 000 habitants. 

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Le temple d’Isis et l’ile de Délos. Source: Municipalité de Mykonos
 

Délos: du passé au présent 

Délos est une île minuscule, longue de 5 km du nord au sud pour à peine 1,3 km de l’est à l’ouest, située à proximité de l’île de Mykonos. Lieu de naissance d’Apollon et d’Artémis selon la mythologie, l’île sacrée de Délos était l’un des sanctuaires panhelléniques les plus importants des périodes archaïque et classique. Le sanctuaire d’Apollon attirait des pèlerins de toute la Grèce et le port de l’île jouait un rôle commercial très important.

L’île est l’un des sites grecs situés en mer Égée à avoir attiré l’attention des archéologues et a exercé une influence significative sur le développement de l’architecture et des arts monumentaux pendant la période gréco-romaine. Aujourd’hui, sur l’île se trouvent les vestiges des fouilles réalisées depuis 1872. 4 sont les principales zones identifiées par les fouilles : la plaine côtière au nord-est (avec le Sanctuaire d’Apollon, l’Agora des Compétaliastes, l’Agora des Déliens); la zone du Lac Sacré (avec l’Agora de Théophraste, l’Agora des Italiens, la fameuse Terrasse des Lions) ; la zone du mont Kynthos ( la terrasse du sanctuaire des dieux étrangers et de l’Héraion) ; et, enfin, le quartier du théâtre.

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Les Lions. Source: Antonis Iordanoglou/aegeanislands.gr

Au cours de dernières années, de nombreux projets ont été réalisés sur le site, avec des fonds de l’Union européenne et de l’État grec. L’objectif principal était la conservation et la consolidation des monuments et la création de sentiers pédestres pour les visiteurs, afin de garantir l’accès à l’ensemble du site archéologique, en particulier pour les personnes à mobilité réduite.

Délos conserve son caractère original car il n’existe nulle part une île qui abrite autant d’antiquités monumentales des périodes archaïque, classique et hellénistique. De plus, la seule activité sur cette île est exclusivement sa découverte d’un point de vue archéologique. Son paysage fascinant n’est la maison de personne. Et donc, l’histoire se répète : personne n’y est né, personne n’y mourra.

Sources : Punto Grecia, UnescoMinistère de la CultureMunicipalité de Mykonos (vidéo)

 
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M.O.