Représentant du réalisme social, Ménis Koumandaréas, est un écrivain connu pour ses histoires subtiles, placées dans un milieu urbain et plus particulièrement athénien. Né à Athènes en 1931, il a publié son premier recueil de nouvelles en 1962, inaugurant une série d’œuvres plutôt poétiques et même élégiaques. L’usure de la jeunesse et de la beauté est son sujet préféré à cette période. Koumandaréas est influencé pendant sa jeunesse par l’ambiance du café ‘Byzantio’, un vrai coin culturel d’Athènes, qui attirait les représentants de la vie littéraire et artistique de l’époque. 
 
En 1970, Koumandaréas participe à la publication de ‘18 textes’, un manifeste des intellectuels grecs contre la junte grecque. Trois fois il a été conduit à la Cour pendant la dictature, accusé des publications ‘obscènes’ dans son livre To Arménisma. C’est la période de la maturité de l´écrivain, qui se tourne vers le réalisme immédiat tout en préservant son écriture elliptique et suggestive. Koumandaréas, considéré maître de l’écriture psychologique, publie en 1975 son premier roman : La verrerie, une démystification des rêves de la petite bourgeoisie grecque, est peut être la plus fameuse œuvre de l’écrivain. Dans le même style, la nouvelle La femme du métro paraît en 1978, traitant le désir irréalisable entre une femme d’âge moyen et un jeune homme, histoire délimitée géographiquement, autour du centre d´Athènes, comme toutes les histoires de Koumandaréas,. Ces deux livres sont apparus en français (éditions Hatier et Quidam respectivement). Selon le traducteur Michel Volkovitch, les livres de Koumandaréas, tout en formant un portrait vivant et fidèle de la Grèce contemporaine, dépassent les frontières étroites d’un pays et d’une époque, se rapprochant de la fable et du conte. 
 
MAILLOT9À partir des années 80, Koumandaréas retrouve les tons élégiaques des ses débuts, soulignant l’hostilité de la vie contre la beauté, l’innocence et la fougue de la jeunesse. Dans le roman, Le beau capitaine, publié en 1982 et apparu en français en 1993 (éditions du Griot), on observe un jeune officier de l’armée vieillir peu à peu aux coulisses des services publiques en attendant sa promotion en vain, mais surtout on assiste à une histoire d’amour insolite, inavouée et poignante. Dans Le maillot numéro 9 (traduit également en français et tourné en film), on observe la montée et la chute d’un jeune joueur de football dont l’arrogance détruit sa carrière. C’est le thème favori de l’écrivain, la vulnérabilité de l’homme face à son destin.
 
Koumandaréas a publié huit romans, cinq recueils de nouvelles et deux volumes d’essais. Il a reçu deux fois le Prix d’État pour le roman et le récit.