Ma langue ne m’a pas été facile à garder
au milieu des langues qui allaient la dévorer
mais c’est dans ma langue que je continuais à compter
dans ma langue que j’amenais le temps aux mesures du corps
dans ma langue que je multipliais la volupté jusqu’à l’infini
en elle que me revenait à l’esprit un enfant
avec la marque blanche laissée par un caillou jeté sur sa tête rasée.
 
Je m’efforçais de ne perdre pas même un de ses mots
parce que c’est dans cette langue que me parlaient même les morts.
 
Titos Patrikios, éditions Kedros, 1998.
Traduction: Marie-Claude Coulmin Koutsaftis, dans “Sur la barricade du temps / Στο οδόφραγμα του χρόνου” recueil bilingue de poésies écrites à partir de 2009, éditions Le temps des cerises
Peinture: Nikolas Kyriakou, “Sans titre”, 1997. Source
 
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