Sstatuette en argile d’un jeune homme de la cité antique de Praisos (570 av. J.-C.)
© Ministère de la Culture / ODAP – Photo : Deucalion Manidakis.

Une exposition archéologique temporaire intitulée « EKATOMPOLIS » sur les villes archaïques de la Crète est organisée par le musée archéologique d’Héraklion et l’Éphorie des antiquités d’Héraklion de décembre 2024 à août 2025.

EKATOMPOLIS mettra en lumière l’histoire fascinante de la fondation et du développement des villes en Crète pendant la période archaïque (7e-5e siècle av. J.-C.), qui ont émergé en tant que centres de culture et de pouvoir quelque 500 ans après la fin du glorieux monde minoen. Il s’agit d’un phénomène social et politique majeur, car il semble que la Crète ait développé très tôt les structures et les institutions politiques qui ont contribué à façonner l’identité politique de la Grèce antique.

Le titre de l’exposition, « EKATOMPOLIS », est tiré de la référence à la Crète dans l’Iliade d’Homère, « l’île aux cent cités ». Il reflète la diversité et le dynamisme des villes archaïques qui ont façonné l’histoire de l’île.

À travers une sélection impressionnante de quelque 300 pièces archéologiques, l’exposition met en lumière les villes anciennes, leur développement économique et politique, les créations et la vie des personnes qui les ont habitées. L’objectif est de présenter un aspect du patrimoine culturel de la Crète qui, bien qu’important, reste largement méconnu du grand public. Dans le même temps, des découvertes archéologiques seront présentées afin de documenter la contribution des villes crétoises à la vie du monde grec pendant la période archaïque.

De nombreuses pièces seront présentées au public pour la première fois, tandis que d’autres viendront à Héraklion en provenance d’autres musées de Grèce, principalement de Crète mais aussi d’autres régions, comme les œuvres crétoises des musées de Samos et de Delphes. Une place particulière sera accordée dans l’exposition aux découvertes du cimetière, de la « nécropole » de Phalère, et notamment à la fosse commune des « Enchaînés » (en grec Desmotes).

La fosse commune des « Enchaînés » (en grec Desmotes) à la « nécropole » de Phalère – Source : Ministère de la Culture

Cet ensemble a été intégré dans le concept muséologique de l’exposition par le biais du récit athénien concernant l’affaire de Cylon, un coup d’État manqué au VIe siècle avant J.-C à Athènes. Ces découvertes relient le sage voyant et législateur Épiménide de Crète aux purgations de la ville, reflétant également sa contribution à la première législation écrite d’Athènes. La Crète est ainsi présentée comme un lien entre l’ancienne loi non écrite des gènes et des mythes et le nouveau code de lois écrites de la cité.

Le code de Gortyne – Source :
Olaf Tausch
CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Le texte juridique le plus célèbre est le code juridique de Gortyne -une ville au sud de la Crète- gravé sur pierre dans la première moitié du Ve siècle av. J.-C. Il s’agit d’un recueil de lois très important qui détermine les droits respectifs des citoyens, des esclaves et des étrangers fixant aussi les droits de la femme en cas de divorce, les questions d’héritage et de garde des enfants. Bien que les dispositions se limitent au droit familial, le code de Gortyne représente un témoignage précieux sur la vie en Crète à l’époque, et sur la législation des cités.

Selon les archéologues, la période archaïque est une période de transition entre le droit non écrit (oral) et le droit écrit. Cette évolution est inextricablement liée à l’émergence de la cité-État. Les cités crétoises sont pionnières dans l’enregistrement du droit. Un plus grand nombre d’inscriptions juridiques archaïques ont été trouvées en Crète que dans toute autre région de Grèce (Axos, Gortyne, Datala, Dratala, Dreros, Eleftherna, Eltyna, Knossos, Lyttos, Rizinia et Phaistos).

Exposition « EKATOMPOLIS »
Décembre 2024- Août 2025
Musée archéologique d’Héraklion

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Photos: © Ministère de la Culture

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