Pavlos Matessis est né dans le Péloponnèse, (Divri) en 1933. Il a fait des études en théâtre, il a, notamment, reçu un diplôme d’acteur, en musique et en langues étrangères. Il a enseigné l’art d’acteur et a travaillé au Théâtre national (1971-1973). Sa première apparition en littérature était en 1966 avec la pièce théâtrale ‘’La cérémonie’’, qui a reçu le Prix d’Etat pour le théâtre. La pièce monte immédiatement à Athènes dix jours avant le putsch des colonels en 1967, ils l’interrompent aussitôt

Son œuvre littéraire, très riche, comprend des pièces théâtrales, des romans, et plusieurs traductions de Harold Pinter, Joe Orton, Margaret Atwood, Shakespeare, Beaumarchais, Stendhal, Alain Fournier, William Faulkner et autres. Ses propres œuvres sont déjà parues en anglais, français, italien, espagnol, hollandais, tchèque, serbe, allemand, turc et en hébreu. Matessis se dit ‘’un homme de théâtre, en prose, je ne suis qu’un passager clandestin‘’.
 
Dans sa longue carrière d’auteur, Matessis ‘’oscilla entre la caricature et la satire des bourgeois et le cataclysme du “Moi” poétique à travers le fantasme de l’antiquité mythique’’. Ses premières esquisses, ‘’représentant les phobies et la déprime des bourgeois, à l’instar de ses œuvres les plus récentes, s’appuient sur des éléments surréalistes et ritualistes’’.
 
matessis1L’enfant de la chienne, paru aux éditions Gallimard en 1993, est un des deux romans de Matessis traduits en français. Raraou, une actrice attendant sa retraite, est la protagoniste principale. Elle raconte toute sa vie, qui était marquée par un attachement irréductible à sa mère. Le roman nous transporte vers une odyssée, du village natal de la protagoniste à Athènes, de l’avant-guerre à nos jours et, selon Le Soir, Raraou trouve son plus beau rôle dans le monologue, drôle et pathétique, toujours ouvert sur le rêve, qu’elle dévide inlassablement de page en page. Le livre a reçu le prix des Hellénophones de l’Italie du sud en 1998.
 
L’Ancien des Jours est aussi traduit en français. C’est l’histoire d’Elissaios, un homme rude et violent qui, avec l’aide de son disciple, Zagros, s’impose comme prophète et thaumaturge et se fait passer pour une réincarnation divine. Elissaios et Zagros constituent un couple ambigu et réussissent, vie le charme et le charisme, à conquérir les paysans. Ils règnent sur les esprits simples et superstitieux, provoquent la terreur des curés et les élans de foi du “bon peuple”, dans une atmosphère trouble de magie et de déchaînements dionysiaques.
 
Selon son éditeur, c’est avec une imagination furibonde, une perversité subversive et une ironie démystificatrice que Pavlos Matessis dénonce la puissance souveraine de l’imposture et l’emprise du mystère sur les âmes. Selon l’Express, dans ce deuxième roman, ‘’aussi stupéfiant que le premier, Matessis s’affirme comme un très grand romancier. Une œuvre s’accomplit, éclatante, mystérieuse, extirpant le plus lourd de l’homme pour le donner en pâture à d’autres hommes. Os et chair mêlés’’. Selon Libération, c’est un roman grec, hors du temps, d’une Grèce insoupçonnée, une Grèce montagnarde qui méprise la mer. Un roman au delà de l’idée du péché, d’une violence inouïe, jonché de victimes et vide de coupable.