Le Νouveau Planétarium Numérique de la Fondation Eugenides, qui a ouvert pour la première fois ses portes au public en novembre 2003, est l’un des meilleurs et des plus grands planétariums numériques du monde. Il s’agit du «successeur» ultramoderne du premier Planétarium en Grèce, créé en 1966 par la Fondation Eugenides.

A l’occasion du 20e anniversaire du  Nouveau Planétarium Numérique, Grèce Hebdo* a parlé avec son directeur Manos Kitsonas de la récente modernisation du planétarium, ses objectifs pour le futur, son  caractère éducatif et ses spectacles. Le Nouveau Planétarium Numérique fête ses 20 ans avec une nouvelle production  intitulée  «Nous sommes des poussières d’étoiles», qui est le fruit de la collaboration  du compositeur grec  de renommée internationale Vangelis Papathanassiou et  de l’éminent astrophysicien grec Dionysis Simopoulos, qui était aussi le directeur honoraire du Planétarium.

Manos Kitsonas est directeur du Planétarium de la Fondation Eugenides depuis 2014. Il a participé à toutes les étapes de la création du Nouveau Planétarium Numérique, ainsi qu’à la supervision et la production de plus de 40 spectacles du Planétarium depuis 2003. Il fait souvent des présentations centrées sur des sujets techniques et scientifiques des planétariums et sur la technologie spatiale. Il est membre du conseil de la Société Internationale des Planétariums (IPS) et président de son comité des prix.

Le Planétarium de la Fondation Eugenides à Athènes célèbre cette année ses 20 ans depuis son passage au numérique et près de 60 ans d’activités éducatives. Quel bilan faites-vous de toutes ces années de son fonctionnement et quels sont les objectifs que vous fixez pour l’avenir, notamment en ce qui concerne les jeunes générations, compte tenu du caractère éducatif et social du Planétarium ?

Le Nouveau Planétarium Numérique de la Fondation Eugenides a accueilli durant ces 20 années  plus de 4,5 millions de visiteurs et au total 7 millions de visiteurs  depuis l’inauguration du premier Planétarium, en 1966. Avec plus de 50 000 projections, il a présenté 75 spectacles et films pour dôme, tandis que 35 livres éducatifs, des guides des spectacles produits par le Planétarium, ont été publiés.  

Le Planétarium est apprécié et reconnu non seulement par les élèves mais aussi par le public général comme un lieu qui contribue à l’éducation dans les domaines de l’astronomie, l’astrophysique, la technologie et l’exploration spatiales de manière moderne, en présentant des spectacles de haute qualité.

C’est avec beaucoup de  joie que grand nombre de nos visiteurs adultes nous disent que c’est grâce à une visite au Planétarium,  quand ils étaient des élèves,  qu’ils ont opté pour une carrière dans le domaine technologique ou scientifique. Le Nouveau Planétarium Numérique va continuer sur cette voie dans le futur, en essayant d’offrir un grand éventail de thématiques et de profiter des nouvelles possibilités offertes par sa modernisation pour inciter encore plus de visiteurs à s’intéresser à la technologie et à mieux comprendre la place de l’homme dans l’univers.

Le mois dernier, le Nouveau Planétarium Numérique a ouvert de nouveau ses portes au public, après la réalisation d’importants travaux de modernisation. En quoi consiste cette modernisation et comment se reflète-t-elle dans le fonctionnement du Planétarium et dans l’expérience des  visiteurs ?

À l’occasion du 20e anniversaire du Nouveau Planétarium Numérique, l’administration de la Fondation Eugenides a décidé et mis en œuvre cette année une modernisation technique à grande échelle, dans tous les domaines. Grâce à cette modernisation, le Planétarium continuera à fonctionner au plus haut niveau de qualité possible pendant de nombreuses années.

La luminosité et la résolution de l’image ont été augmentées grâce à l’installation de nouveaux projecteurs numériques triple laser, nouveaux ordinateurs et cartes graphiques. Nous avons atteint une luminosité maximale possible de 280 000 lumens au lieu des 78 000 lumens, soit 3,5 fois plus qu’avant les travaux de modernisation du Planétarium. De même, la résolution de l’image du dôme-écran a atteint 35 millions de pixels au lieu de 10 millions et l’amélioration du son a été possible grâce à l’installation d’un nouveau système. L’équipement dans son ensemble (lumières, automatisation, logiciel, fonctions supplémentaires, écouteurs sans fil) a été modernisé, pour rester à la pointe de la technologie.

Avec l’aide de la technologie, les spectacles éducatifs deviennent encore plus évocateurs, en laissant une empreinte plus profonde dans la conscience des spectateurs, car la projection crée une expérience immersive. Ainsi, le contenu du spectacle reste gravé dans la mémoire des visiteurs, ce qui favorise la compréhension et, en fin de compte, l’apprentissage.

« Nous sommes des poussières d’étoiles » est le titre du nouveau spectacle au Planétarium rénové. Il s’agit d’un spectacle très spécial, car c’est le fruit de la collaboration entre deux Grecs importants dans les domaines de la science et de l’art, qui ne sont plus en vie: l’éminent astrophysicien et directeur honoraire du Planétarium, Dionysis Simopoulos, et le musicien et compositeur de renommée internationale, Vangelis Papathanassiou. Parlez-nous un peu de cette collaboration et de ce spectacle.

La passion pour la technologie, l’espace et, bien sûr, la musique que Dionysis Simopoulos et Vangelis Papathanassiou partageaient, a contribué de manière décisive à cultiver leur amitié. En 2006, quand Vangelis Papathanassiou a été honoré pour son travail par la Fondation Eugenides, il nous a offert une pièce de musique pour réaliser une vidéo de sept minutes pour le dôme, que nous utilisons encore aujourd’hui comme démo. A partir de ce moment-là, a commencé la communication et l’échange d’idées entre les deux hommes dans le but de créer un spectacle. Cette communication a continué jusqu’ au moment où tous les deux ont dû faire face à de graves problèmes de santé.

Le nouveau spectacle intitulé «Nous sommes des poussières d’étoiles» est un spectacle très spécial pour le Planétarium, tout d’abord, parce que la musique est composée, pour la première fois, par Vangelis Papathanassiou. Son amour et son intérêt pour l’univers et l’exploration spatiale sont bien connus. Ces deux sujets ont aussi été sa source d’inspiration pour la composition de grandes œuvres.

Une autre raison pour laquelle ce nouveau spectacle est très spécial pour nous est qu’il s’agit du dernier scénario et de la dernière réalisation de film de Dionysis Simopoulos. Malgré ses graves problèmes de santé, Simopoulos a continué à préparer ce spectacle avec l’aide de Panagiotis Simopoulos et il a terminé le montage quelques jours seulement avant sa mort. Le résultat final correspond exactement à ce que Dionysis Simopoulos avait conçu, sur la base du matériel visuel disponible. Avec ce spectacle, il souhaitait rendre hommage à l’univers et à la musique de Vangelis Papathanassiou.

Après le montage, la musique que Vangelis Papathanassiou avait prévu pour  accompagner les images a été ajoutée, grâce à l’excellent travail de production et de mixage réalisé par ses deux très proches collaborateurs, Philippe Colonna et Frederick Rousseau. Le narrateur est Dionysis Simopoulos lui-même, à l’aide de ses enregistrements antérieurs qui ont été sélectionnés par Panagiotis Simopoulos et Alexis Delivorias. Le montage final et l’enregistrement de la version anglaise (narration par Giorgos Pyrpasopoulos) ont été réalisés par notre collaborateur, le compositeur de musique Anastasios Katsaris.

C’ainsi que, presque un an après la perte de ses principaux créateurs et inspirateurs, ce spectacle très spécial est enfin devenu une réalité. Il est composé de dix parties distinctes, qui renvoient à des spectacles antérieurs du Nouveau Planétarium Numérique, créés au cours de ses 20 années.

Quels sont les autres spectacles actuellement présentés au Planétarium et à quelles tranches d’âge s’adressent-ils ?  S’agit-il également de productions du Planétarium ou d’autres  productions aussi?

Notre programme comprend actuellement 9 spectacles: 5 productions du Planétarium, à partir de 10 ans («Voyage dans la galaxie», «Le centre du monde», «L’histoire de la Terre», «Tempêtes spatiales et aurore boréale», «Nous sommes des poussières d’étoiles»), une production française («L’eau, une aventure cosmique»), ainsi que 3 films pour le jeune public, à partir de 5 ans  («La légende du récif enchanté», «Le récif enchanté», «La planète magique»). De nouveaux spectacles seront  aussi présentés au mois de décembre, pour les vacances de Noël.

Dans le cadre de la modernisation du Planétarium, des écouteurs sans fil ont été mis à la disposition des visiteurs étrangers, leur permettant ainsi de suivre les différents spectacles en anglais. Pensez-vous que le Nouveau Planétarium Numérique peut devenir une attraction pour le nombre croissant de touristes qui visitent la capitale grecque ?

Le Nouveau Planétarium Numérique de la Fondation Eugenides peut sûrement devenir une attraction pour le nombre croissant de touristes, car il compte parmi les meilleurs et plus grands planétariums du monde. Il est déjà visité par beaucoup de touristes qui peuvent  voir les spectacles en version anglaise, en utilisant des écouteurs. En effet, il existe la possibilité de proposer des spectacles dans d’autres langues aussi, en collaboration avec des ambassades ou d’autres organismes étrangers, comme c’est le cas ce mois de novembre avec le spectacle « L’eau, une aventure cosmique », qui  est proposé en français, en collaboration avec l’Institut français de Grèce.  

* Entretien accordé à Sotiria Gkotsi | GreceHebdo.gr

Photos: @Euginides Foundation

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