Mimika (Dimitra) Kranaki est née en 1922 à Lamia (Grèce), d’un père officier alors que sa mère, ayant comme frère un ministre et un grand entrepreneur de l’époque, est morte lorsque Mimika avait seulement quatre ans. Elle a étudié le droit et les sciences politiques à l’Université d’Athènes (1937-1942). 
 
Pendant la dictature de Metaxas (1936-1941), elle fut arrêtée pour sa participation à des manifestations contre la dictature, tandis que pendant la période de l’occupation allemande elle a participé à l’EAM (Front Grec de Libération) puis, plus tard, au Parti Communiste grec (KKE), qu’elle a quitté en 1947. Grâce aux efforts du directeur de l’Institut français d’Athènes, le philhellène Octave Merlier, elle embarque en décembre 1945 sur le fameux bateau Mataroa, avec d’autres jeunes grecs, artistes, scientifiques, intellectuels et rejoint Paris. Depuis cette date elle a vécu à Paris, où elle a étudié la philosophie avec une bourse du gouvernement français de l’Université de la Sorbonne. 
 
Elle a fait des recherches au C.N.R.S. (1949-1957) et après la présentation de sa thèse doctorale sous le titre «Emil Lask et le néokantisme», elle travaille comme professeur de philosophie allemande à l’Université de Nanterre (1967-1985) et obtient la nationalité française. Elle collabore avec la chaîne de radio ‘’France-Culture’’ et se marie avec l’écrivain et professeur dephilosophie Yvon Belaval, dont elle divorce en 1967.
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Dans le monde des lettres elle apparaît pour la première fois en 1933 avec des publications de poèmes dans la revue «Education des enfants», tandis qu’en 1944 et 1945 elle publie deux études sociologiques. En 1947 est publié à Athènes son roman «Contre temps» (écrit en grec à Paris), puis trois ans plus tard la collection de nouvelles «Le cirque».

Après son installation à Paris elle publie des articles, des traductions ainsi que des éditions en français. Sa dernière parution dans la littérature grecque a eu lieu en 1993 avec l’édition du roman ‘’ Philhellènes’’. Il s’agit d’un roman présenté sous la forme épistolaire et portant comme sous-titre : 24 lettres d’une Odyssée. Ici l’auteur choisit des personnages des migrants, comme elle, qui deviennent des philhellènes, comme elle aussi, puisque leur rapport avec la Grèce n’existe que dans leur mémoire. De ce point de vue, Philhellènes s’avère un roman exemplaire de la littérature grecque de la migration.

Elle est morte en 2008.

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