Né à Athènes en 1903, Yiorgos Zongolopoulos a fait des études en sculpture à l’Ecole des Beaux-arts (1924-1930). Pendant cette période, il prend position en faveur de la modernisation et de la réorganisation de l’enseignement, et de l’augmentation du budget de son école. Ses positions contre l’académisme de l’époque et sa participation à l’occupation des locaux de l’école par un groupe d’étudiants (1929), lui ont coûté l’expulsion pendant un an.

De 1930 jusqu’ au moment de l’Occupation, il travaille comme architecte au département d’architecture du Ministère de l’Education. Pendant cette période, il élabore des plans de construction pour des bâtiments scolaires et des églises. En 1931, en tant que membre de l’Association des Sculpteurs, il a contribué au réaménagement de la place Omonia. La place centrale d’Athènes reste ouverte à d’autres projets de réaménagement au fil du temps et à deux reprises Zongolopoulos exprime son amour pour cette place en apportant ses propres œuvres.

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Côté exposition personnelle, une première a été organisée en 1936 à la Gallérie Stratigopoulou. En 1938,  il a participé à la 1re Exposition Panhellénique d’art à Zappio. Zongolopoulos a pris part à toutes les Expositions Panhelléniques à l’ exception de celles qui ont eu lieu pendant la dictature.

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Il se rend à Paris en 1937 et se familiarise avec l’œuvre du sculpteur français Charles Despiau et d’Auguste Rodin. Boursier du gouvernement français, il va, de nouveau à Paris, en 1949 et il travaille à l’atelier de Marcel Gimond. Par la suite (1953-1954), il se spécialise dans les techniques de la fonte du cuivre et dans l’art étrusque en Italie.

Pour ses premières réalisations, il a travaillé le marbre et le laiton et il s’est surtout consacré à des commandes pour des monuments et bustes. En ce qui concerne les portraits, il s’est inspiré d’un style archaïque mais sans se limiter à un rendu réaliste.

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Zongolopoulos accordait une attention toute particulière au fait que ses sculptures cohabitent en harmonie avec leur environnement, ce qui le pousse à une fréquente collaboration régilière avec des architectes.

Caractérisé comme artiste audacieux, il débute avec des créations qui représentent de manière réaliste la figure humaine dans le plâtre, le marbre, la pierre et le laiton. Il se déplace progressivement vers une approche plus abstraite. Zongolopoulos était aussi l’un des premiers artistes grecs qui ont osé introduire le mouvement de l’art cinétique dans leurs créations. Aussi riche que son imagination est le choix des matériaux qu’il utilise: nickel, verre, plexiglas, acier inoxydable, lentilles, ressorts, clous, tuyaux, parapluies. Sa tendance vers le renouvellement continu lui a donné le surnom de «l’adolescent éternel.”

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Le thème le plus caractéristique du sculpteur est le parapluie, à propos duquel Zongolopoulos a déclaré : ‘’ D’un certain côté, notre vie est liée au parapluie dans différentes situations, comme quand on a un rendez-vous amoureux ou que l’on attend un ami…Il apparaît toujours comme un moyen de défense contre la nature’’. Il intègre souvent de lignes horizontales fortes dans ces œuvres, qui, à part le fait de servir de structures pour les parapluies, ressemblent à de la pluie. L’œuvre « Umbrellas » de Zongolopoulos de 1991 est le modèle de sculpture avec lequel l’artiste représenta la Grèce à la 46ème biennale de Venise en 1993, qui célébrait les 100 ans de la création de la Biennale. En 1997, année où Thessalonique avait le titre de Capitale Culturelle Européenne, la sculpture trouva sa résidence permanente sur la promenade du front de mer de la ville avec le golfe Thermaïque comme toile de fond. Aujourd’hui, cette sculpture représente un temps fort dans l’histoire de la ville et est également devenu un point de rendez-vous. Notons, aussi, qu’en 1995 la sculpture a emporté le premier prix du concours européen de sélection d’œuvres d’art pour le bâtiment du Conseil à Bruxelles (Justus Lipsius). Elle est placée dans la Cour d’Honneur du bâtiment où elle se trouve toujours.

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Zongolopoulos meurt à Athènes en mai 2004. Quelques mois avant, il avait créé la Fondation Georges-Zongolopoulos à son domicile à Psychiko où avait légué par la suite l’ensemble de son œuvre.  

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