Blues, flamenco, fados  mais pour les Grecs le genre correspondant c’est sans aucun doute le rébético. Νé de la rencontre de deux populations différentes, à savoir les réfugiés venus de l’Asie Mineure après 1922 et l’ échange des populations imposé par le traité de Lausanne et les “autochtones” des bas fonds des centres urbains (Athènes- Pirée), le rébético ne concerne dans un premier temps que des catégories sociales très précises. 

Les réfugiés ramènent au pays tous les codes de la musique orientale ainsi que des instruments jusque là inconnus en Grèce. 

L’orientalité rencontre la pauvreté locale à travers un style musical principalement lent et triste qui utilise le bouzouki, le baglama mais aussi la guitare, le violon, le santouri, le kanonaki, l’outi et l’accordéon dans le but de parler des modes de vie du rébéte marginal et insoumis qui aime la consolation des drogues.


La dictature de Metaxás se tourne à travers la censure contre ces décadents mais aussi la «gauche officielle» se montre réservée envers la musique des «sous- prolétaires». Toutefois au bout de la seconde guerre mondiale et de la guerre civile, un revirement de l’opinion publique se produit grâce à la musique plus accessible de Vassilis Tsitsanis et les interventions publiques des «érudits» tels que Manos Hatzidakis ou Elia Petropoulos.

Le rébético se transforme graduellement en genre «national», adressé à l’ensemble de la société grecque. Force est de constater que ce genre musical revient à la mode avec une force inouïe dans les années ’80, où des jeunes gens créent leurs propres groupes musicaux consacrés au rébético. A ce moment précis s’impose l’incontournable chanteur Babis Golés qui lie son nom à la ville de Patras où il fait ses apparitions. Ce chanteur populaire est mort dimanche dernier à l’âge de 68 ans.

En français vous pouvez lire à titre indicatif la bande dessinée Rébético, la mauvaise herbe.