Ι

L’amour
L’archipel
Et la proue de ses écumes
Et les mouettes de ses rêves
Au plus haut mat le marin fait flotter au vent
Un chant

L’amour
Son chant
Et les horizons de sa navigation
Et l’écho de sa nostalgie
Sur son rocher le plus détrempé la fiancée attend
Un navire

L’amour
Son navire
Et le foc de son espérance
A son plus léger ondulement une île berce
L’arrivée.

II

Instruments de musique les eaux
Aux passages ombreux
Ils disent l’aube avec leurs baisers
Quand commence
L’horizon –

Et les colombes sauvages l’écho
Donnent à leur caverne
Un éveil bleu dans la source
Du jour
Soleil –

Le noroît donne la voile
A la mer
Les caresses des cheveux
A l’insouciance de son rêve
Fraicheur –

Onde la lumière
Elle fait renaître les yeux
Où la vie navigue
Le regard
Vie –

III

Bruissement du baiser sur le sable qu’il caresse – l’Amour,
Sa liberté azurée, la mouette
La porte à l’horizon,
Des vagues vont et viennent
Réponse de l’écume à l’ouïe des coquillages

Qui a enlevé la toute blonde, halée par le soleil ?
La brise marine de son souffle diaphane
Fait pencher la voile du rêve
Au loin
L’amour murmure sa promesse – Bruissement.

Odysseas Elytis,   collection « Orientations », éditions Pyrsos, Athènes, 1940. 
Traduction du grec: Thomas Efthymiou, source
Photo:  Zacharias Stellas, Paros, 1971. Source: Musée Benaki
  
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