C’est du jamais vu pour le paysage politique grec. Les élections législatives tenues dimanche dernier conduisent à une fragmentation inédite des forces politiques et à la difficulté de former un gouvernement stable. Le bipartisme dominant, non seulement au cours de ces dernières décennies mais tout au long de l’histoire politique contemporaine grecque, cède la place au multipartisme élargie et variable.
Situation inédite aussi: le parti en tête de la Nouvelle Démocratie ne fait que 18,85% (33,48% en 2009). La gauche radicale, réunie sous le Syriza – force farouchement hostile au mémorandum signé par le gouvernement grec avec la Troïka – fait la grande surprise en se positionnant deuxième (16,78% de votes contre 4,6% en 2009). Vient ensuite le Parti Socialiste (PASOK), grand gagnant des élections législatives à plusieurs reprises après la chute des colonels (5 fois pour le PASOK, contre 5 fois pour la Nouvelle Démocratie) qui enregistre une défaite historique avec seulement 13,18% (43,92% en 2009).

Il reste, entre autres, le Parti Communiste Grec, parti fidèlement anti-européen qui enregistre une petite avancée par rapport en 2009 (8,48% au lieu de 7,54% en 2009). Il reste surtout le score étonnant de Chrissi Avgi (Aube Dorée) (6,97%), organisation politique violemment anti-immigrés sur laquelle se penchent les commentateurs grecs et étrangers. Ceux-ci s’efforcent de saisir l’attrait qu’une organisation proche du néonazisme peut exercer au sein d’un pays où les mouvances d’extrême droite n’ont jamais connu un soutien populaire. Enfin, il est à noter le taux accru d’abstention qui touche 35% du corps électoral, élément qui selon les analystes accentue la délégitimation actuelle du système politique.
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