Nombreux sont ceux qui ont considéré Kostas Papagiorgis comme le plus grand essayiste grec de nos jours. Papagiorgis est mort vendredi dernier à l’âge de 67 ans suite à une maladie grave. Né en 1947, il arrive à Paris en 1969 où il assiste aux séminaires de philosophie de Deleuze, de Lyotard et de Chatelet à l’université Vincennes. De retour à Athènes en 1975, il s’adonne à la traduction des ‘grands’ de la philosophie tels que Pascal, Kirkegaard, Sartre, Foucault etc. Toutefois, il s’approprie un public de plus en plus élargi en rédigeant des essais qui explorent de façon originale différents aspects du vécu humain. L’éclaircissement des passions humaines telles que l’ivresse, la jalousie, la misanthropie, l’agoraphobie, la peur de la mort devient son sport préféré. Et tout cela avec une aptitude hors pair dans le déploiement inattendu des mots ‘rares et élégants’ et des arguments subtils.

Il écrit également des monographies sur Dostogiefski et sur le «saint des lettres grecques» Alexandros Papadiamantis, dans la mesure où l’univers de l’Orthodoxie lui exerce un charme particulier. Le monde des protagonistes de la révolution grecque contre les Ottomans est aussi au cœur de ses recherches, ce qui lui vaut un prix d’Etat pour le meilleur «chronique de témoignage» en 2002 pour son ouvrage “Kanelos Deligiannis”. Infatigable, il ne cesse de rédiger des commentaires et des critiques dans la Presse et les sites jusque récemment en faisant preuve d’érudition et d’originalité avec son style incomparable. Le vice premier ministre Evangelos Venizelos, le ministre de la culture Panos Panagiotopoulos et les partis de la gauche Syriza et Gauche Démocratique ont salué sa mémoire.

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