Les élections anticipées grecques prévues pour le 25 janvier mettent en avant les politistes, les politologues, les constitutionnalistes, les publicistes de toute sorte. MauriceDuverger, mort au mois de décembre dernier, est cconsidéré comme «le pape de la science politique française», celui qui a pu lui fournir son autonomie par rapport au droit public. Grâce à lui, l’approche du politique à travers les apports du droit constitutionnel s’enrichit et les échanges entre science politique et droit public ne cessent d’apporter leurs fruits. On lui doit, entre autres, les fameuses «lois  de Duverger»  selon lesquelles le scrutin majoritaire à un tour tend au dualisme des partis alors que le scrutin majoritaire à deux tours ou  la représentation proportionnelle tendent au multipartisme. Οn lui doit également le concept de régime «sémi-présidentiel» adapté à la réalité constitutionelle française sous la Ve République.

Pourtant il est moins connu l’influence que Duverger a exercée à travers ses interventions pour ce qui est de la formation de la Constitution grecque après la chute des colonels. (Constitution de l’IIIème République). Ce dernier a pris la forme typique d’un régime parlementaire aux couleurs réelles d’un régime sémi-présidentiel grâce aux prérogatives dont le président de la République disposait. Celui-ci pouvait disoudre le Parlement, susciter un référendum à sa propre initiative, ratifier les lois etc. 

La révision constitutionnelle induite par la majoritaire socialiste d’Andreas Papandreou en 1986 a mis fin à ces prérogatives au profit du premier ministre qui dispose désormais des pouvoirs réels sans être contrebalancé par des “veto- players” considérables.