La nouvelle exposition du Musée d’Art Cycladique d’ Athènes intitulée « Chéronée, 2 août 338 avant J.-C. : un jour qui a changé le monde », en collaboration avec le ministère grec de la Culture, présente l’un des événements historiques les plus importants de la Grèce antique, la bataille de Chéronée, qui a mis au premier plan Alexandre le Grand et jeté les bases de la création du monde moderne.

L’exposition, qui durera jusqu’au 31 mars 2024, souligne l’importance de la bataille de Chéronée pour la transition de l’époque classique à l’époque hellénistique, une période pendant laquelle la civilisation grecque allait dominer pendant des siècles et jeter les bases de ce qu’on appelle le monde occidental. C’est la bataille qui a opposé l’armée macédonienne de Philippe II à l’armée d’une coalition de cités grecques du sud de la Grèce, en mettant pour la première fois au premier plan de l’histoire le jeune Alexandre, âgé de dix-huit ans, qui était destiné à conquérir le monde avec sa grande campagne en Asie.

Il est à noter qu’avec l’exposition dédiée à la bataille de Chéronée, le Musée d’Art Cycladique inaugure une nouvelle série d’expositions intitulée « Histoires de personnes », qui traite de la vie et des œuvres de personnes qui ont influencé les générations suivantes.

Une bataille historique

Le point de départ de l’exposition est la bataille elle-même, en août 338 avant J.-C., lorsque les Macédoniens, avec Philippe II à la tête de l’armée, affrontent à Chéronée les forces alliées des cités grecques dirigées par Thèbes. Philippe confie au jeune Alexandre le commandement de la cavalerie, le corps qui affrontera et décimera le Bataillon sacré de  Thèbes.

La bataille de Chéronée a des conséquences de grande portée, car après cette victoire, l’armée de Philippe et surtout d’Alexandre ira jusqu’aux frontières du monde connu à l’époque. C’est la période hellénistique au cours de laquelle les équilibres politiques traditionnels des cités grecques sont perturbés et les structures sociales redéfinies. Les cités-États passent à une nouvelle structure administrative, celle des royaumes, où les décisions ne sont pas prises exclusivement au niveau de la cité.

 «À la suite de la bataille, est créé ce qu’on appelle le monde hellénistique, un nouveau monde où la koinè  (commune) langue grecque domine, les arts et les lettres fleurissent autour des grandes cours royales d’Alexandrie, d’Antioche ou de Pergame », a déclaré Panagiotis Iossif, directeur scientifique du Musée d’Art Cycladique, à l’ agence de presse grecque ANA-MPE, ajoutant qu’ «il s’agissait d’ un monde très semblable au nôtre, divisé entre des royaumes plus ou moins grands, mais en même temps d’un monde globalisé ».

Des pièces impressionnantes à découvrir

Un total de 240 antiquités et documents historiques provenant de 27 musées et institutions en Grèce et de quatre collections privées sont présentés dans la nouvelle exposition du Musée d’Art Cycladique, organisée par les deux directeurs scientifiques du musée, Panagiotis Iossif et Ioannis Fappas.

De nombreux objets archéologiques de l’exposition sont présentés pour la première fois. Il s’agit d’objets provenant des fouilles de deux sépultures collectives: «Polyandrio» des Thébains et Tumulus des Macédoniens. Parmi les pièces de l’exposition figurent l’ensemble funéraire du guerrier d’Igoumenitsa, avec sa cuirasse en fer et son casque en argent, le bouclier macédonien avec l’inscription «du roi Alexandre», les statères en or de Philippe, Alexandre et de ses successeurs, les ossements du contingent thébain Bataillon sacré et des Macédoniens tombés au champ d’honneur, ainsi que la tombe unique de Tanagra.

Quant à l’œuvre «Alexandre le Grand» (1981) d’Andy Warhol du Musée d’Art Contemporain de Thessalonique (MOMus), il s’agit d’une œuvre de la série « Alexandre le Grand », réalisée par Warhol à la suite d’une commande du galeriste et collectionneur grec Alexandre Iolas. Le portrait d’Alexandre le Grand représente la plus ancienne « célébrité » immortalisée par Warhol.

Une partie importante de l’exposition est également consacrée à la présentation de documents historiques et de rapports rédigés par les pionniers de la recherche archéologique en Grèce, Panagiotis Stamatakis et Georgios Sotiriadis, lors de leurs fouilles de la sépulture « Polyandrio » des Thébains et  du Tumulus des Macédoniens, à la fin du 19e siècle et au début du 20e, afin de donner une image aussi complète que possible de la manière dont la recherche archéologique a mis en lumière la bataille elle-même.

«La bataille de Chéronée … aujourd’hui »

Dans la dernière des neuf sections de l’exposition, intitulée « La bataille de Chéronée … aujourd’hui », on trouve une approche innovante de la bataille: un diorama de la bataille de Chéronée avec des figurines Playmobil, fabriquées à la main par les collectionneurs Angelos Giakoumatos et Tasos Pantazopoulos, spécialement pour cette exposition, et avec le soutien de Playmobil Hellas, ainsi qu’une narration de l’histoire à l’aide de bandes dessinées.

Les visiteurs peuvent également découvrir ce moment décisif de l’histoire de la Grèce antique grâce à deux films créés par l’entreprise Ubisoft, basés sur les jeux vidéo ‘Assassin’s Creed Odyssey’ et ‘Assassin’s Creed Origins’, qui décrivent le contexte historique avant et après la bataille de Chéronée. Les films ont été créés exclusivement pour l’exposition.

 S.G.    

Sources: Musée d’Art Cycladique, agence de presse ANA-MPE

Photos: Paris Tavitian © Musée d’Art Cycladique,©Playmobil

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