Fin février, lorsque Paris est sous la neige, Athènes nous offre une parenthèse climatique printanière. Ciel bleu, soleil qui chauffe, terrasses et espaces verts animés, l’ambiance de la ville rappelle les débuts de vacances. Ce temps paisible et rayonnant occupe alors facilement les discussions entre athéniens… c’est ainsi que j’ai pu entendre parler de ‘’jours alcyoniens’’. 
Comme beaucoup de phénomènes naturels, ce climat radieux en plein hiver trouve son explication dans la mythologie grecque. Alcyone, (Αλκυόνη) est un personnage de la mythologie qui a été transformé en martin-pêcheur (Αλκυών). Créature qui ne peut pondre qu’en hiver, quand les vagues et le froid glacial des eaux détruisent ses œufs et tuent les oisillons à peine sorti de leur coquille. Le triste sort d’Alcyone attendrit Zeus qui décide alors d’instaurer en hiver, sept jours durant lesquels la mer est paisible et le ciel ensoleillé. ‘’ Le temps est magnifique. On a l’impression que le printemps est arrivé […] Serions-nous en train de traverser les fameux jours alcyoniens qui interrompent momentanément le cour de l’hiver ? ‘’ Ainsi s’interroge le personnage principal du roman d’Alexakis, Le premier mot. 

Les mythes sont entretenus par les récits qui circulent de générations en générations et évoluent alors au gré des interprétations… Ainsi on peut trouver plusieurs versions pour la raison de la métamorphose d’Alcyone en oiseau. Pour certains, à la suite de la mort de son mari Céyx (roi de Trachis) Alcyone, éperdue de chagrin, s’est jetée à la mer, suscitant la pitié des Dieux qui décidèrent de la changer en oiseau des mers. Pour d’autres, en revanche, le couple Alcyone Céyx, emporté par leur fougue amoureuse se se font passer pour Zeus et Héra. Ce sacrilège déclenche la colère de Zeus qui les métamorphose en oiseaux. Enfin, on peut aussi entendre que c’est Héra qui a transformé Alcyone par jalousie vengeresse car celle-ci était une des maitresses adorées de Zeus. 

Ainsi, par le récit enthousiaste et régulier de leurs mythes, les grecs ajoutent une touche de poésie aux réalités naturelles et pragmatiques.
Joséphine Faisant, étudiante en journalisme à Paris, effectue un stage au sein de la rédaction de GrèceHebdo.

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