‘‘Zyranna Zateli n’est pas une écrivain comme les autres, elle forme une catégorie à elle seule’’, écrit une de ses fans dans son blog. Elle se dit fascinée par les œuvres volumineuses, compliquées et bouleversantes de Zateli, pleines de nature, de morts, d’amours et d’éléments métaphysiques. Selon Michel Volkovitch, traducteur de littérature grecque, ‘‘les œuvres de Zateli sont des vases communicants. (…) Partout, mêmes lieux, mêmes époques : un coin de Grèce du Nord, du début du siècle dernier jusqu’aux années ’60. Même sorte d’histoires, très autobiographiques et totalement réinventées.’’

Zateli est née en 1951 dans la petite ville de Sochos, en Macédoine, au nord-est de Thessalonique, aux pieds du mont Vertiskos, sa ‘montagne magique’. Sa jeunesse a été marquée par la nature et l’environnement agricole, mais aussi par la salle de cinéma que possédait son père et où toute la famille travaillait. C’est l’univers de son enfance qui a créé cet ‘univers zatelique’ (‘zateliland’ selon Volkovitch) de ses œuvres.

Zateli a fait des études de théâtre et elle a même travaillé comme actrice. Mais, très vite, elle s’est consacrée à l’écriture. En 1984 et 1986, elle a publié deux recueils de nouvelles : La fiancée de l’an passé et Gracieuse dans ce désert. En 1993, son premier roman, Le crépuscule des loups (apparu en français aux éditions du Seuil en 2001), a été très bien accueilli en Grèce et lui a apporté le Grand Prix d’Etat. C’est l’histoire d’une grande famille rurale dans la Macédoine à la fin du 19ème siècle. Selon l’éditeur français, ‘‘Zateli dresse une fresque où la magie de son écriture recrée l’infini déroulement du conte traditionnel, entrant de plein-pied dans le fantastique. Des personnages emblématiques, attirants et inquiétants, bâtissent un mythe étrange. Chaque histoire, chaque conte, se focalise sur le caractère original d’un membre de la famille, qui approche les mystères de l’existence, douloureux et dramatiques, ou tendres et innocents, en une spirale infinie.’’

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En 2001, elle gagne un deuxième Grand Prix d’Etat avec La mort en habits de fête (Le Seuil, 2007). ‘‘Quelques mois avant d’être foudroyé par l’orage, un garçon de douze ans est initié par un mystérieux étranger à la magie macédonienne des coïncidences, des illuminations, des parentés imprévues et du triomphe mystique des toupies. Le cimetière est son école et sa mère, qui y repose, lui enseigne les secrets des ténèbres. (…) Brumes, pluies diluviennes, tempêtes, orages, raz de marée, les éléments se déchaînent sans cesse – et ils tuent. Car l’homme ici est peu de chose, jouet des phénomènes naturels, faible flamme vite soufflée par la mort. Le titre nous l’annonce : c’est elle, la Mort, le héros du livre. Superbe en ses habits triomphaux, traînant ses innombrables victimes.’’

La mort en habits de fête est le premier livre d’une trilogie, dont la deuxième partie, To Pathos chiliades fores (La Passion mille fois) est publiée en grec en 2009.
 
Zyranna Zateli a reçu en 2010 le prix de la fondation Petros Charis de l’Académie d’Athènes pour l’ensemble de son œuvre.

Selon Larousse, Zateli a des qualités de conteuse ‘‘et une grande habileté à mêler réalité quotidienne et surnaturel dans un réalisme magique à la Garcia Márquez’’.