Quand les mots tombent sur le corps de la nuit
 
On dirait des vaisseaux qui labourent les mers
Les hommes à bord semant et les femmes
qui parlent
Parmi les claquements des baisers
Des lézards passent dans les frissons des crêtes
D’une mer qui s’étend jusqu’au sable
Avec ses ressacs et ses clapotis
Peu avant le lever du soleil quand résonnent
Les voix des rhapsodes de la matière
Et les clameurs d’un coq debout
Sur une colonne de sel des contrées du midi
 
Quand gonflent les désirs des multitudes sur le rivage
Qui s’avancent dans les rafales du vent
Sous les yeux des filles bienheureuses
Qui s’avancent les seins touchant l’onde
L’eau pure des ruisseaux
Jusqu’à sentir dans leur corps et leur âme
Sans conditions et sans limites
La montée acquise du plaisir.
 
Traduction du grec: Michel Volkovitch, dans   Anthologie de la poésie grecque contemporaine (1945-2000), Gallimard.
 Peinture: Georgios Golfinos, “Athinaiko Kipotheatro”, 1982. Source: nikias.gr
 
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