Tiens ta promesse Orphée
Regarde-moi
Cultive par ton regard
La prairie de mon errance
Creuse pour moi le voyage avec
Le stylet de tes yeux
Lance ton filet et
Ramène-le vide
Recueille les gouttes :
Dans chacune
Se reflétera mon visage.
Moi je suis la frontière qui sans cesse recule
Le gardien de la distance
Et la chanson d’Orphée
Est la distance.
Ne laisse rien sans le toucher
Ce que tu touches
Ne doit jamais t’appartenir
Chaque toucher plus étranger
en même temps qu’étranger plus rapace
Et le toucher prêt à se retourner
Car il sait mettre en route
La machine de la destruction.
 
Et retenant ton souffle,
Tout le rouge pâle s’empare de toi.
Retiens le vide non respiré puis tisse-le.
 
Katerina Iliopoulou, “Le livre de la Terre”.
Traduction: Michel Volkovitch
Peinture:  Marc Chagall, “Le Mythe d’Orphée”, 1977.
 
Le poème original en grec sur notre page facebook
 

TAGS: Grèce | littérature | poésie | poètes