Marraine du 15ème Festival du film francophone d’Athènes, l’actrice française Nathalie Baye a parlé au Petit Journal. Οn reprend ici trois de ses réponses. 

1. Quel est votre rapport à la Grèce ? Qu’est ce que ce pays vous évoque ? 
Je suis venue plusieurs fois en Grèce mais je me demande si le premier voyage avec mes grands parents n’est pas celui qui m’a le plus marqué. Mon grand père connaissait bien la Grèce, il y a vécu deux ans dans sa jeunesse et il parlait donc le grec couramment. C’est surement le plus beau souvenir que j’ai de ce pays : découvrir ce pays avec mes grands parents que j’adorais. On est restés à Athènes un moment, on a été un peu partout. J’ai des photos avec mes grands parents, quand j’avais 11 ans à l’Acropole. Et puis on a été dans le Péloponnèse, on s’est baladé partout. C’est un souvenir très présent et je me souviens que des amis de mes grands parents avaient dit “oh vous amenez Nathalie, elle est trop jeune, elle ne s’en souviendra pas” et c’était complètement faux, les enfants sont des éponges, ils absorbent tout. 
2. Connaissez-vous le cinéma grec ? 
Oui bien sûr je connais le cinéma grec. Par exemple, je parlais juste avant d’un film que j’ai vu dernièrement. C’est Attenberg, avec cette jeune réalisatrice (Athina Rachel Tsangari) qui a beaucoup de talent, je pense. 
3.Selon vous, peut-on surmonter la crise d’un pays à travers un art comme le cinéma ? 
J’ai le sentiment que dans cette période très douloureuse pour le pays, — et on commence d’ailleurs nous aussi à rentrer là dedans en France — que sur le plan artistique, par rapport à il y a 15 ans, je trouve que le cinéma grec et en train de renaître un peu de ses cendres parce qu’en réalité ils n’ont plus les mêmes avantages qu’il y a quelques années. Et il y a une espèce de solidarité qui s’est faite entre les jeunes réalisateurs. Quelque part ils se débrouillent comme ça et ils sont plus solides. J’ai l’impression qu’il y a une nouvelle génération de cinéastes qui est en train de faire surface en Grèce. Il y a un phénomène qui se passe et cela peut déboucher sur de bonnes choses. C’est souvent quand il n’y a plus rien qu’il faut se débrouiller et que ça repousse. Enfin là je parle de cinéma mais visiblement il y a une souffrance énorme chez beaucoup de gens ici et d’après ce qu’on m’a dit il y a encore des gens qui arrivent à vivre sur leurs économies mais bientôt il n’y aura plus rien et c’est tragique. Et j’espère qu’il va y avoir une solution et qu’ils vont renaître de leurs cendres car c’est un grand pays quand même la Grèce.

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