Les images colorées qui fleurissent en abondance sur les murs d’Athènes instaurent un dialogue direct et universel entre les artistes de la ville et les visiteurs. Cette surabondance visuelle athénienne est le symbole d’une génération qui a choisi l’imaginaire esthétique pour s’exprimer et réagir face à cette période délicate. 
En ouvrant un peu plus les yeux sur ces dessins urbains on peut alors reconnaitre certaines récurrences. C’est ainsi que je me suis intéressée à l’auteur d’œuvres que l’on retrouve partout à Athènes, toujours dans le même style. En noir et blanc, tantôt rayées et ondulées tantôt en damier représentant des personnages oscillants entre candeur et provocation rappelant l’univers de Tim Burton. 
 
Il s’agit d’un artiste grec : Sonké. Il a grandi à Athènes, où il commence très jeune à dessiner sur les rails et les murs du quartier de Marousi. Désormais très connues et appréciées dans le monde du ‘’street art’’, ses représentations occupent les murs non seulement d’Athènes mais aussi du monde entier (notamment dans le quartier de Montmartre à Paris). Il semble avoir un faible pour la représentation de personnages tristes aux gros yeux suppliant le regard de tous les passants. L’an dernier il exposait certaines de ses œuvres autour du thème intitulé ‘’Poor Lovers’’, à Gazi. 
Sonké revendique la provenance de son inspiration, c’est-à-dire le décor urbain d’Athènes ainsi que les habitants et le sentiment mélancolique qu’ils véhiculent. Il confie lors d’une interview son attachement à ce mode d’expression visuelle qui se multiplie à Athènes: ‘’I like all the drawings on the streets because I see people’s intention to react, make the city prettier or even destroy it in a way’’. Toutefois il sait que certains habitants sont réfractaires à cette invasion graphique. Beaucoup sont encore insensibles à la valeur esthétique de ces dessins clandestins, Sonké l’a bien compris lorsqu’il a fait deux jours de prison pour ‘’graphiti sur la voie publique’’. Ainsi il se consacre également à d’autres activités comme le dessin-animé, l’animation, et les tatouages. 
Joséphine Faisant, étudiante en journalisme à Paris, effectue un stage au sein de la rédaction de GrèceHebdo.

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