Stratis Tsirkas, de son vrai nom Yannis Hadziandréas, né au Caire en1911, est un des écrivains les plus notables de la génération de l’après-guerre. Il est surtout connu pour sa trilogie ‘’Cités à la dérive’’ et le roman ‘’Le printemps perdu’’. En 1938, il s’installe à Alexandrie où il se lie d’amitié avec l’écrivain Constantin Cavafy. Il se rend à Athènes, plus tard, en 1963.

L’œuvre de Tsirkas a pour cadre l’Égypte, un pays carrefour, entre deux grandes guerres et deux révolutions, celle de 1919 et celle de la prise de pouvoir par Nasser dans les années 1950. Dans ses nouvelles, Tsirkas dépeint plus particulièrement l’Égypte miséreuse et joyeuse du petit peuple, des humbles, sympathiques ou méchants, résignés ou révoltés, combinards, ambitieux.

FINAL TSIRKAS Collage

La trilogie de Tsirkas, ‘’Cités à la dérive’’ (prix du meilleur livre étranger en France – 1971), apporte au roman néo-hellénique une écriture nouvelle : monologues intérieurs, alternance de récits à la première, deuxième et troisième personne, découpage cinématographique. Elle témoigne, aussi, selon Vassilis Alexakis, d’une connaissance subtile de l’homme

L’écrivain, envoûté par l’atmosphère de la ville, donne une voix humaine à l’épopée de la Seconde Guerre Mondiale où passions et amour se profilent en filigrane. Ce qui l’intéresse, avant tout, c’est le destin de ses multiples personnages entraînés dans des intrigues sentimentales ou politiques qu’ils ne maîtrisent pas, broyés par l’histoire qui se joue des individus.

La trilogie (Le Cercle, Ariane, La Chauve-souris), qui se déroule au cours de la deuxième guerre mondiale au Proche Orient, à Jérusalem dans un premier temps et en Égypte par la suite, combine la nouveauté narrative avec la mémoire historique de la guerre antifasciste, la critique politique du dogmatisme et l’ambiance anthropologique des sentiments au moment de la guerre. Le personnage principal de Manos Simonidis, un officier grec exilé au Proche-Orient avec les débris de l’armée grecque pendant la Seconde Guerre mondiale, brûle d’envie de reprendre les armes pour porter secours à sa patrie, attaquée par l’Allemagne.

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A noter qu’une adaptation pour la télévision a été réalisée en 1984, réalisée par Robert Manthoulis, avec la musique de Georges Moustaki, avec Georges Corraface dans le rôle de Manos Simonidis. La version grecque comptait 12 épisodes, celle pour la télévision française n’en comptait que 8, la partie politique du film y ayant été réduite.

 

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