
Andros est une île verdoyante et montagneuse au nord des Cyclades se classant parmi les plus grandes îles de cet archipel. Avec une présence humaine ininterrompue depuis le 4e millénaire avant notre ère, Andros est une île au caractère singulier qui jouit d’une remarquable tradition maritime, culturelle et artistique. Les splendides maisons patriciennes néoclassiques aux toits couverts de tuiles qu’on trouve à Chora, la capitale de l’île, témoignent la présence d’une riche histoire maritime et d’une bourgeoise florissante dans le passé. Les beautés naturelles d’Andros, qui est un vrai paradis des randonneurs, avec des plages en falaises, des forêts de chênes et des champs d’oliviers sont, en outre, exceptionnelles.
L’histoire d’Andros
En raison de sa position géographique, Andros a été un point stratégique à presque toutes les époques. Des fouilles récentes, au cap Strophila, ont révélé un site préhistorique appartenant à la période néolithique finale (4500 – 3200 av. J.-C.), avec de nombreuses peintures rupestres. Ce site a été décrit comme le plus important de cette période et le mieux préservé de la mer Égée.

La capitale d’Andros à l’époque classique était Paléopolis. On pense qu’il y avait une cinquantaine d’établissements autour d’elle, et la prospérité de cette période est également attestée par la richesse du monnayage. Le musée archéologique de Chora abrite des découvertes similaires, ainsi que l’Hermès d’Andros une grande sculpture romaine en marbre représentant dieu Hermès.
À partir des XIe et XIIe siècles, Andros connaît un grand développement. Elle devient connue dans le monde entier, grâce aux produits de la soie et à la marine marchande qui se développe. L’île a subi les conséquences de la quatrième croisade vers 1200 et a été conquise par les seigneurs latins, alors qu’en 1538 Andros est passée sous la domination ottomane à la suite de l’expédition de Barberousse.

Au milieu du XVIIIe siècle, une partie de la population paysanne se tourna vers la mer pour échapper à la domination féodale. Le développement du commerce maritime crée le premier noyau économique autour de la marine marchande. Celui-ci commence à créer de la richesse sur l’île. Une nouvelle situation économique et sociale se crée progressivement autour de Chora.
Durant cette période, les bateaux de l’île vivent essentiellement du commerce et de l’exportation des produits agricoles d’Andros. Andros n’a pas connu au début les mêmes succès et la même puissance qu’Hydra ou Spetses, mais au contraire de ses rivales, elle a su prendre le virage de la vapeur au milieu du XIXe siècle. Il est à noter que la ligne Grèce-Amérique du Nord a été inaugurée au début du 20e siècle par les armateurs d’Andros.

Malgré les difficultés de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, Andros s’est retrouvée au sommet de la marine marchande et de la prospérité économique. En 1939, elle était la deuxième ville, après le Pirée, pour le nombre d’immatriculations de navires. La Seconde Guerre mondiale a causé d’importantes pertes en vies humaines et en navires sur l’île.
À la fin des années 1950, un important flux migratoire s’est amorcé vers les grands centres urbains d’Athènes et du Pirée, ainsi qu’à l’étranger (principalement en Amérique), ce qui a eu pour effet de réduire la taille démographique de l’île. Au cours des deux ou trois dernières décennies, l’île a recommencé à se développer, en mettant l’accent sur le tourisme, grâce à sa beauté naturelle unique, sa culture riche et sa proximité avec la région l’Attique.
Chora, la capitale de l’’île

La capitale de l’’île, Chora d’Andros, est construite sur une péninsule qui coupe la mer en deux. Elle se termine par la petite île sur laquelle est construit le château vénitien médiéval et l’îlot du célèbre et unique phare de Tourlitis, le seul phare d’Europe construit sur un rocher et le premier phare automatique de Grèce. La place en face du château est dominée par la statue du Marin inconnu, en l’honneur de tous les marins qui ont perdu la vie en mer.

A noter que l’architecture à Andros se distingue de celle des autres Cyclades. Abritant des armateurs et des capitaines célèbres l’île conserve son glamour et sa grandeur modeste avec de belles demeures et maisons néoclassiques, des rues pavées et de jolies places avec leurs fontaines ornées qui rappellent la riche tradition navale de l’île.
Les autres villages

Ce qui est étonnant à Andros c’est la diversité de ses paysages. Il y de jolies criques et des baies en sable doré mais aussi des caps et des pentes raides offrant une vue extraordinaire sur la mer Égée. Des stations balnéaires telles que Batsi, Zorkos, Achla, Korthi ou la plage Tis Grias to Pidima, d’une beauté extraordinaire avec ses falaises et son haut rocher planté au milieu des flots, offrent un large choix pour tous les goûts.

D’autre part on trouve à Andros des villages montagneux avec des oliviers, des figuiers et des châtaigniers. Parmi eux il convient de mentionner Apikia, village réputé pour sa source de Sariza et ses cascades de Pythara, Sténiès un grand village avec de magnifiques villas bâties par des capitaines, Ménitès un village englouti par la végétation avec une superbe fontaine décorée de plusieurs gueules de lion.
Vourkoti est le village le plus montagneux d’Andros, avec une altitude de 620 mètres. Il est entouré d’une végétation abondante, de ruisseaux et son climat est considéré comme très bénéfique pour la santé. Livadia est construit au pied de la montagne Gerakones dans une vallée verdoyante traversée par la Grande Rivière qui se jette dans la plage de Paraporti.

La tradition maritime
La marine marchande de l’île a connu un essor particulier au XIXe siècle. Les principales familles de marins et d’armateurs étaient les familles Empeirikos, Polemis, Paleokrassas, Goulandris, Kambanis et Vogiatzidis. Elles ont joué un rôle important dans le développement de la marine grecque et leurs compagnies de bateaux à vapeur ont monopolisé pendant de nombreuses années le transport de personnes et de marchandises vers les pays danubiens, les Indes, l’Amérique et d’autres lieux dépassant les limites de l’île et de la mer Égée et cherchant leur destin dans les océans lointains.

Andros a développé une bourgeoisie dynamique basée sur la navigation. Les armateurs font désormais entendre leur voix au sein de la communauté. Plusieurs représentants des familles de marins et d’armateurs sont élus maires et membres du parlement. Et de nombreux grands travaux publics commencent à être réalisés grâce aux dons des familles d’armateurs.
En 1900, Andros comptait 10 navires à vapeur, d’un déplacement total de 10 000 tonnes, et en 1914, la flotte atteignait 60 bateaux de 114 000 tonnes au total, classant l’ile à la deuxième place après le Pirée concernant le nombre d’immatriculations de navires devenant ainsi mondialement connue comme l’île des marins.

Les randonnées de l’île
Andros est considérée comme une île idéale pour la randonnée grâce à son vaste réseau de sentiers de randonnée, ses chemins de pierre traditionnels et un mélange unique d’expériences de montagne, de mer et de culture. De petites forêts, des vallées fertiles, de nombreuses plages, des ruisseaux continus, des cascades et des sources sur presque tous les versants et dans toutes les vallées constituent un cadre parfait pour les randonnées.

Grâce aux efforts dévoués de l’initiative « Itinéraires d’Andros » (androsroutes.gr), plus de 180 km d’anciens sentiers ont été restaurés, balisés et entretenus selon des normes de qualité élevées. En octobre 2015, Andros a obtenu la marque de certification pour ses sentiers de la Fédération européenne de randonnée pédestre (ERA) et est la seule île en Europe à avoir obtenu cette certification. « La Route d’Andros », un sentier continu de 100 km qui traverse l’île du nord au sud, est certifié comme Leading Quality Trail – Le meilleur de l’Europe et met en valeur le meilleur de la nature et du patrimoine de l’île.
Les musées
Le Musée d’art contemporain de Basil et Elise Goulandris

Le musée d’art contemporain de la Fondation Basil et Elise Goulandris situé à Chora est le premier musée d’art contemporain en Grèce. Le musée a été fondé en 1979 comme un espace pouvant accueillir des expositions de portée internationale. La construction du musée a été motivée par la nécessité d’abriter et de présenter les œuvres du sculpteur Michalis Tombros, qu’il a léguées à sa ville natale. Ce noyau initial s’est ensuite enrichi d’œuvres provenant de la collection personnelle du couple Basil et Elise Goulandris.
Le souhait des fondateurs était de créer un petit musée d’art contemporain décentralisé, répondant à toutes les normes muséales pour accueillir les œuvres de la Fondation Basil et Elise Goulandris (de peintures et de sculptures de Gaitis, Tsarouchis, Takis, Fasianos, Zongolopoulos, etc), ainsi que pour organiser des expositions temporaires internationales d’artistes importants du XXe. Le musée a accueilli des artistes tels que Paniaras, Picasso, Matisse, Karagatsis, Kadinsky, Bouzianis, Balthus, Galanis, Giacometti, Klee, Chagall, De Chirico, Rodin, Juan Miró, Georges Braque, Nikos Hadjikyriakos Gikas, Sofia Vari, etc. dans la nouvelle aile depuis 1986. Ces expositions sont le grand événement de l’été à Andros.
Le musée archéologique

Chora abrite également le musée archéologique qui fonctionne depuis 1981 grâce au don de la Fondation Basil et Elise Goulandris. Ses expositions comprennent des collections de pièces provenant de la colonie géométrique de Zagora, des sculptures de la période archaïque à la période romaine, des inscriptions et des sculptures de la période byzantine ancienne et de la période byzantine ainsi que l’Hermès d’Andros provenant de Paléopolis.
La bibliothèque de Theophilos Cairis

Ce beau bâtiment avec son jardin a été construit grâce à un don de la famille Kambani. Il abrite 3 000 volumes de la collection privée et de la bibliographie de Theophilos Cairis, ainsi qu’un vaste fonds d’archives de documents rares. Des expositions sont organisées dans une annexe de la bibliothèque. Theophilos Cairis, érudit, théologien et philosophe, était une figure importante et un représentant des Lumières grecques modernes (1784-1853).
Fondation Peter et Marika Kydonieos
La fondation met l’accent sur les arts visuels, la musique, le théâtre et la littérature. Une institution importante est le « Ploes » qui organise des expositions de peinture.
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