Menis Koumandareas, l’un des plus grands romanciers et nouvellistes de la Grèce contemporaine a été trouvé mort, samedi dernier, à son domicile à Kypseli (Athènes), victime d’une agression. Νé à Athènes en 1931, il a marqué les lettres grecques par une vingtaine de livres qui ont vu le jour depuis les années 1960. A retenir parmi les titres de ses livres Kourion (Salon de Coiffure), Deux fois Grec, Mort à Valparaizo etc.

La femme du métro, (Madame Koula), Le beau capitaine, La Verrerie et Je me souviens de Maria (Thimame tin Maria, édition bilingue) sont ses livres traduits et parus en français. Son dernier roman Le trésor du temps paru récemment et considéré par lui-même comme le plus personnel, évoque la disparition des êtres proches. Un bon nombre de traductions de Faulkner, Lewis, Carroll, Scott Fitzerald, Hesse et Melville complètent son œuvre.
Ce passionné de la musique de Purcell, de Mozart, d’Arvo Part et bien évidement de son ami Manos Hatzidakis est un flâneur infatigable entre les quartiers surpeuplés d’Athènes autour de la Place Victoria et les quartiers plus chics vers le nord de la capitale. Connaisseur de sa ville porte-à- porte, cet autochtone donne un portrait de la société de l’après guerre, de sa classe moyenne et de ses petits commerçants sans pour autant oublier les immigrés, les faibles, les ratés de toute sorte.  
«On le présente parfois comme un écrivain réaliste, et ce n’est pas faux», note son traducteur en français Michel Volkovitch. «Mais en même temps, il est le contraire d’un réaliste. Tout chez lui vous glisse entre les doigts à force d’ambigüités, de mystères, de demi-mots. Sa prose paraît simple, lisse, classique; elle s’avère complexe et profondément musicale, dans la construction d’ensemble comme dans le rythme et les couleurs de chaque phrase». Il a été enterré mardi dernier au premier cimetière d’Athènes.